5juin: Départ de la Sassafras River… on laisse la Baie de Chesapeake derrière nous

Lundi 5 juin, le jour se lève doucement. Nous n’avons pas prévu nous déplacer puisqu’on annonce 100 % de probabilité d’averse. Toutefois, la veille, nous avons remarqué que nous aurions les vents favorables pour nous rendre à Chesapeake City aujourd’hui et les vents pour redescendre la Delaware mardi…

 Ça mijote toujours dans notre tête…

Alors, lorsque je me réveille après une nuit paisible sans vent (alors qu’on annonçait des rafales à 30 nœuds) et qu’il ne pleut pas, je me dis que nous devrions peut-être profiter de l’accalmie pour lever l’ancre. Nous sommes à moins de 4 heures de Chesapeake city, on verra bien ce que l’on fait par la suite. Nous n’avons pas envie de quitter ce lieu, on aimerait y rester une autre journée, mais on est conscient qu’on doit profiter des vents lorsqu’ils passent…

Eric se rend à l’avant comme à l’habitude pour lever l’ancre. On le sait tous les deux que l’on met derrière nous un autre pan de notre voyage. Mine de rien, on en a vécu des choses ici. Comme on a apprécié ces ancrages paisibles, ces villes. Il nous en reste encore beaucoup à découvrir, en autre Tangier island, cette ile de pêcheurs, où nous aurions aimé nous arrêter. La météo ne nous la pas permise à l’automne et le temps nous manquait sur le chemin du retour. On y reviendra, un jour.

Eric vient me rejoindre et reprend la barre. Je descends comme à l’habitude préparer le café et le déjeuner. Je l’aime cette routine… et voilà que les larmes coulent encore doucement sur mes joues.

« Déjà. »  Ce mot résonne souvent dans ma tête. Et oui, déjà, mais c’est bien parfait aussi. On veut une belle météo et du temps pour profiter de New York et descendre lentement vers le lac Champlain. On a encore du temps devant nous et on aime prendre notre temps.

On approche de Chesapeake City et comme on se souvenait, il y a, en effet, peu d’eau à l’entrée de l’ancrage. Mieux vaut y accéder à marée haute. Cela nous oblige également à y ressortir à marée haute (c’est logique!), on ne peut donc pas choisir l’heure à laquelle on quittera le lendemain matin advenant le fait que l’on décide de se rendre à Cape May… Il y a déjà plusieurs bateaux dans ce petit bassin, le capitaine ne se sent pas à l’aise de s’y ancrer (je crois surtout qu’il n’a pas envie d’arrêter…) alors après une réflexion rapide, on continue. Une fois le canal traversé, nous pensons nous ancrer, mais on a 3 nœuds de courant avec nous… alors que demain matin, il sera contre nous. La décision est facile à prendre, même si cela implique que nous nous ancrerons au milieu de nulle part.

La pluie tombe, tout est gris dans la Delaware. On croise quelques cargos et c’est tout. On s’ancre vers 16 h, on rentre dans notre petit cocon qu’est Perla. On se couche tôt, mais la nuit ne sera pas de tout repos. On le savait! On ballote dans tous les sens. Mais ça n’affecte que moi, tout le monde dort paisiblement.

Le temps est gris, on l’annonce ainsi pour quelques jours. On espère que les prévisions se tromperont. On s’ennuie du soleil et de l’eau turquoise…
Cynthia

Lever du soleil alors que l'on annonce de la pluie... On lève l'ancre!

Un pont bleu! Ça fait du bien dans une journée grise.