15 juin au 17 juin : C’est déjà l’heure du démâtage!
Jeudi, vers 10 h 30, on réussit à sortir de la
marina du Boat Bassin sans accrocher aucun quai, ni aucun autre bateau. C’est
qu’il n’y a pas vraiment de place pour manœuvrer ici… Heureusement, on a un peu
d’aide du bateau voisin, des Hollandais qui eux aussi avaient une année sur
l’eau… Eux aussi rentrent à la maison, la seule différence c’est qu’ils
traversent l’océan alors que nous, on emprunte la rivière Hudson. Légère
différence!
Voilà que Perla tourne déjà le dos à New York. Il me semble
que c’était hier que nous avions vu la ville apparaitre au loin. Cette image
demeure longtemps. Plus de deux heures à voir la ville qui rapetisse et pâlit
doucement. Deux heures à voir l’image sur laquelle il semble être écrit The End. Personne parle, tout le monde
est perdu dans ses pensées.
Après quelques heures à avoir le cœur en peine, les
montagnes nous entourent. On avait presque oublié à quel point nous avions aimé
cette section de la rivière Hudson. Et on se souvient également tout d’un coup
que nous aimons tellement les montagnes. C’est beau, c’est beau! La rivière
sinueuse se fraie un chemin à travers les falaises, les montagnes. Il y a tant
de beauté, partout! Le bonheur revient.
On espère pouvoir jeter l’ancre à côté du château de
Polepell, les vents annoncés sont nuls… mais avec des rafales à 25 nœuds.
Bizarre. On avance près du château alors que le vent augmente soudainement. Ah…
non. Nous ne dormirons pas bien ici. On passe notre tour encore une fois pour
une nuit au château! On jette l’ancre quelques milles plus loin, sans grande
protection des vents du sud-est, mais au moins, nous avons amplement d’espace
si le vent tourbillonne. Nous sommes bien contents de notre choix, car en
effet, le vent passe de 2 nœuds à 30 nœuds en quelques secondes. Ça sera ainsi
toute la nuit. Le sommeil sera donc entrecoupé au rythme du vent.
Vendredi, on repart au petit matin, enveloppé dans un ciel
gris. Les filles jouent, Eric et moi ne sommes pas très bavards. En fin de
journée, comme c’est le calme plat, on met l’ancre juste avant l’entrée de la
petite crique pour Catskill. Pendant que je prépare le souper, Eric enlève le
génois avec Alixia et Charline. Eh, oui, on est déjà rendu là. Ce n’est pas
croyable. La nuit est d’un calme absolu.
Samedi, dès 7 h du matin, Eric et moi terminons les
derniers préparatifs. Il fait toujours aussi gris, mais un gris paisible… On
enlève la grand-voile et la plions avec amour, enlevons la bome. On est prêt à
se rendre à la marina Hop O Nose. La journée est longue. On attend, car les
employés ont un diner. Vers 14 h, le mat est soulevé et puis couché sur
Perla. On attache solidement le tout, Eric termine pendant que je cours
(vraiment!) au Walmart avec Daphné pour acheter des fruits et des légumes. Le
soleil se décide à sortir et l’on repart vers 16 h de la marina. Il vente,
des petits voiliers s’amusent et nous… nous n’avons plus le vent dans les
voiles. Et surtout une boule dans la gorge.
L’ancre est mise 5 milles plus loin derrière une petite ile.
On soupe rapidement. Une musique d’un petit resto parvient jusqu’à nous et
remue bien des émotions. On se rappelle avoir passé ici avec nos amis sur Milou
qui eux sont actuellement dans le canal de Panama. Le temps passe tellement
vite. Nous sommes heureux de pouvoir en profiter autant. Mais ce soir, nous
avons bien le droit de verser quelques larmes.
Un mat couché sur un bateau signifie le début d’une belle
aventure. Nous les avons tellement admirés ces bateaux durant nos premiers étés
sur le lac Champlain. Ces navires qui partaient vers un autre plan d’eau. Nous
étions stressés, mais excités lors du démâtage à la marina Gaines en août 2015.
C’était à notre tour de partir quelques mois plus tard! Cette fois-ci, le mat
couché signifie la fin de notre périple. Et c’est bien aussi. Cela offre une
autre perspective et permet d’apprécier chaque moment. La fin nous rapproche de
nos familles et amis qui nous manquent! Elle nous permet aussi de pouvoir
penser, rêver à un autre départ…
Cynthia
Au départ de New York! |
Sur la rivière Hudson!
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