Nous sommes une famille de 6 qui avons eu le bonheur de vivre sur notre voilier Perla VII durant près d'un an

La pêche aux crabes, un délicieux souvenir d’il y a 5 ans

Chaque jour, ou presque, mon téléphone m'indique qu'un montage de photos souvenirs m'attend sur mon petit écran. Je résiste souvent à cliquer sur l’image.

Une chaudière remplie de crabes... ça peut sembler banal!

Toutefois, lorsque j’ai vu l’image d’une chaudière remplie de crabes, je n’ai pu résister. Car dans ces images de pêche aux crabes, il y a tellement plus que des crabes... Il y a des moments de bonheur à l'état pur!

Dans l'organisation d'un voyage au long cours, on lit, on planifie, on place les grandes lignes de l’itinéraire. On a des attentes, bien sûr, mais surtout des objectifs. En voyageant sur l’eau, avec les impondérables de la météo, on savait qu’il ne fallait pas avoir trop d’attentes précises et que les objectifs donnaient uniquement une direction à nos journées. À tout moment, ceux-ci pouvaient être revus.

On avait donc planifié de faire un arrêt à St-Michaels et on espérait qu’à un moment ou à un autre, dans la très grande baie de Chesapeake, on réussirait à pêcher à tout le moins un crabe.

Cependant, on n’avait pas planifié avoir la menace d’un ouragan quelques semaines plus tôt. L’ouragan Hermine nous a inquiétés quelque peu, mais n’a pas fait de dommage sur son chemin. Malgré tout, chaque menace doit toujours être prise au sérieux et nous nous étions mis à l’abri dans une marina de Cape May. C’est à cet endroit que l’on a rencontré le gentil couple du voilier Njord, originaire de Solomons Island, et navigant depuis plusieurs années dans la baie de Chesapeake. Elaine avait déclaré « congé d’école » à nos filles pour qu’elles pratiquent leur anglais. On avait pris le temps de s’assoir avec eux afin qu’ils nous montrent les endroits à ne pas manquer, mais surtout, les chemins moins fréquentés.

Ce sont eux qui nous ont conseillé de nous rendre à St-Michaels par la « porte arrière », c’est-à-dire en empruntant de petits canaux étroits avec bien peu d’eau. Ils nous ont confirmé qu’il y avait suffisamment d’eau lorsqu’on restait bien au centre, même si les cartes ne l’indiquent pas toujours.

On a donc suivi leurs recommandations. Quelques semaines plus tard, on empruntait ce chemin peu fréquenté... Par moment, on s’est demandé si on se rendrait bel et bien à notre point d’ancrage. Il y avait si peu d’eau tout autour de nous. Eh oui! On s’est rendus dans une petite crique totalement protégée de tous les vents. On y a d’ailleurs si bien dormi que, par moment, la nuit, je me réveillais et je me questionnais à savoir si nous étions toujours sur l’eau, tellement Perla était stable.

 À partir de notre ancrage, on se rendait facilement à terre en dinghy. On empruntait une petite rue résidentielle et après à peine 5 minutes de marche, on arrivait dans le mini centre-ville de St- Michaels. Dans cette petite ville, on a eu droit à une activité d’art pour les filles, de la crème glacée gratuite à 2 reprises, un concert de cornemuse et à la visite du très beau musée de St-Michaels. Déjà, on était conquis par ce lieu.




Mais, en plus, à partir de notre petite crique, on a réussi à pêcher deux crabes lors de notre première journée. La seconde, ce sont 7 crabes qu’on a sortis de l’eau (et peut-être même plus, car les femelles sont remises à l’eau) et la dernière journée 14. Durant cette dernière journée où la pluie ne nous a pas quittés, ce fut bonheur après bonheur de pouvoir remonter ces crabes à la surface de l’eau.
Le festin : jour 3 - 14 crabes

Nos soupers qui se sont éternisés, car défaire ces petits crabes est une tâche ardue, ont été remplis de rire... de bonheur à l’état pur qui s’explique difficilement avec des mots.

Cet arrêt a été bénéfique à tous les points de vue. Autant pour que notre corps puisse récupérer en ayant des nuits paisibles, autant pour la magie qui s’y est produit. Ces journées à St-Michaels me rappellent à quel point, on ne peut prévoir l’imprévisible, que la magie surgit lorsqu’on s’y attend le moins et qu’on doit toujours être ouvert aux petits et grands miracles de la vie. Dans la planification de notre année sur l’eau, malgré tous les cours, toutes les lectures, je n’avais jamais pensé faire cet arrêt, à cet endroit. C’est seulement la menace d’une tempête qui nous a permis de faire de précieuses rencontres qui nous ont permis d’entrevoir cette possibilité, cet autre chemin moins fréquenté.  Et lorsqu’on est totalement ouvert à la vie, la magie surgit.

Je me demande par moment pourquoi pendant cette année sur l'eau, j’étais si confiante, moi qui a parfois tendance à voir le pire qui peut survenir. Pourquoi étais-je totalement ouverte à toute possibilité, alors que j’aime tellement les valeurs sûres dans mon quotidien... Peut-être, est-ce, car j’étais totalement sur mon X ou simplement car j’étais en contact constant avec la nature. Je ne sais pas... et probablement que je ne le saurai jamais. Peu importe. Je ne tente plus vraiment de comprendre ni de savoir.

J’essaie tout de même de transposer dans mon quotidien cette confiance absolue en la vie, d'être à l’écoute de ce qui m’entoure et de ceux qui m’entourent et d'accepter que les moments plus difficiles nous mènent souvent exactement sur le chemin que l’on doit emprunter.

Bref, une simple photo porte beaucoup en elle et me rappelle à quel point la vie est magnifique et remplie de surprises.

Pour lire sur notre passage à St-Michaels :

Pour savoir comment pêcher le crabe, Florane explique comment faire du haut de ses 5 ans! (Désolée, le son est mauvais!)


Une visite du musée maritime de la baie de Chesapeake à St-Michaels (on y parle également des blue crab, entre autres, comment différencier le mâle et la femelle.)

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