12 octobre : Départ de River Dunes vers Cedar Creek
Le matin du 9 octobre, un étrange sentiment m’habite. La
fatigue, l’inquiétude des dernières heures. Durant la nuit, pour la première
fois depuis le début de notre périple, j’ai eu envie d’être chez moi, loin du
hurlement du vent. En plus, sans aucune transition, l’automne vient de nous
rejoindre. Le soleil est là, mais il fait froid. Exactement la température
lorsque nous travaillons à la fermeture du bateau, alors qu’il se trouve sur
son ber. Dans ma tête, mon cerveau croit que la saison de navigation est
terminée, qu’on rentre à la maison et qu’on va se préparer un souper sur la
raclette. La nuit tombée, le ciel étoilé comme jamais nous rappelle pourquoi
nous sommes là. Nous sommes heureux d’être ensemble, dans un endroit aussi
parfait.
Après une bonne nuit de sommeil, mon esprit se replace
doucement. Nous sommes bien ici, mais il nous faut continuer à avancer. Tout
est tellement parfait, que cela semble irréel, comme dans un rêve. Charline a
comme réflexion que nous sommes comme dans un casse-tête, vous savez, ces
images parfaites comme on ne le voit jamais dans la réalité. Les bâtisses d’un
blanc immaculé, les toits rouges, le ciel bleu parsemé de petits nuages blancs,
les magnifiques voiliers, l’eau calme. C’est comme si le temps s’était arrêté. Nous
occupons notre lundi à replacer les voiles, le bimini, dodger et à faire une
bonne journée d’école!
Lorsque l’on dit que nous allons quitter pour aller nous
ancrer à la sortie du petit chenal, on nous offre très gentiment une dernière
nuit. Nous passons l’après-midi à jouer au soccer, au frisbee, à profiter une
dernière fois de la laveuse… On dit au revoir à ces gens avec qui nous avons
partagé ces dernières journées. Les liens se tissent toujours tellement rapidement.
Ce matin, 12 octobre, après une dernière douche chaude, je
dis un ultime au revoir au propriétaire de Life’s voyage. Il me redit à quel
point nous avons une famille merveilleuse. Je prends le commentaire, j’en ai
besoin dans mon balancier. Florane crie tellement depuis 2 jours que j’en viens
à me demander quel genre de parents nous sommes pour qu’elle soit ainsi… Comme
une autre dame me disait, sur l’eau tout est soit merveilleux ou misérable, il
n’y a jamais d’entre-deux. Par chance, le merveilleux est plus souvent au
rendez-vous.
Nous quittons cet endroit, qui restera toujours dans notre
cœur. Étrangement, les sentiments qui m’habitent s’apparentent à ceux lorsque
nous avons quitté le Québec.
Pour une fois, rien ne presse. Nous réussissons à faire de
la voile, sans le moteur!! Wow, le bonheur de se déplacer avec le seul bruit de
l’eau!
4 heures plus tard, nous sommes déjà ancrés dans une toute
petite crique, Cedar creek. Nous devons planifier la prochaine navigation, avec
les ponts, les marées, les courants.
Nous sommes bien, à nouveau à l’ancre!!
Cynthia
Florane a fabriqué un bel os, en souvenir de nous, pour nos voisins de quai qui ont 3 chiens à bord! |
Alixia fabrique des petits voiliers en tissus |
Enfin, on peut souper à l'extérieur! |
Après 8 nuits, on quitte notre petit paradis sur terre,,, |
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