Parfois, il est facile de se trouver un bon endroit pour
s’ancrer. Lorsque nous mettons l’ancre cela signifie habituellement que nous
pouvons nous reposer, aller à terre, relaxer sur le pont, baisser un pont notre
vigilance. Mais lorsque nous n’avons pas d’endroit bien protégé, ou bien que le
vent nous joue des tours, cela signifie que nous gardons un œil sur le
profondimètre, sur la falaise derrière nous… et que nous restons à bord du
voilier pour s’assurer que l’ancre tient bien. C’est ce qui se passe actuellement.
Alors j’en profite pour écrire…
Hier, dimanche, nous avons quitté la marina de Catskill vers
7 h du matin pour fuir les gros nuages d’orage. Comme je disais à notre
voisine de quai, Deb du voilier Milou, le soleil est toujours au-dessus de ma
tête. Il suffit d’être au bon endroit. En effet, le soleil nous a suivis une
bonne partie de la journée.
Eric souhaitait faire le plein de diesel et il a opté pour
une charmante marina dans une petite rivière : Esopus Creek. Qui dit
petite rivière, dit tranquillité, paysage bucolique, mais dit aussi petite
marina avec souvent des plus petits bateaux. Nous trouvons le quai pour le
diesel qui nous offre un bon espace pour s’accoster, mais nous n’avons pas
vraiment de marge de manœuvre. J’ai toujours un certain stress lorsque nous
approchons des quais et qu’il y a des bateaux en avant, d’autres en arrière.
Eric approche doucement, mais je crains qu’il entre dans le quai. Je lui fais
signe de tourner… ah non, le capitaine avait raison, nous aurions dû continuer
notre approche. Mais nous ne sommes pas si loin, je devrais être capable de
sauter sur le quai. Erreur. Et plouf. Les jambes dans l’eau, les bras sur le
quai. Je sors de l’eau aussi vite que j’en suis entrée, l’amarre toujours à la
main pour aller attacher Perla au taquet et voilà qui est fait! Je suis à peine
mouillée. Le capitaine a eu un peu peur, moi je ne peux cesser de rire. Je m’en
sors avec à peine quelques égratignures.
Malheureusement, notre caméra ne filmait pas. Nous aurions
sûrement pu gagner un concours de drôle de vidéo. Je ne recommencerai pas et
j’ai bien dit aux filles de ne jamais faire ça!
Une fois le plein de diesel fait, nous reprenons notre
chemin. Il est difficile de savoir où s’ancrer. On pense d’abord à Kingston,
mais décidons de continuer. Joyride fait comme nous, Milou décide de s’y
arrêter. Une petite île : Esopus devrait nous offrir une meilleure
protection. C’est ce qui est écrit dans le Cruising guide; sur Active Captain,
les avis sont partagés. À notre approche, Eric est plutôt sceptique de mon
choix. Moi aussi d’ailleurs. L’île s’avère plutôt un amoncellement de rochers.
Nous jetons tout de même l’ancre, car nous sommes fatigués, les filles aussi. À
13-14 h, c’est toujours l’heure où l’une ou l’autre, ou deux, ou trois…
décident de faire une crise, frapper l’autre par « erreur!! ». Bref,
il est temps qu’on s’occupe d’elles. Une fois ancrée, la pluie se met à tomber.
Décidément, les nuages se retiennent vraiment. Finalement, comme le dit le
Cruising Guide, nous sommes peu protégés du vent (ce qui est parfait, car il
fait chaud) mais très bien protégés des vagues. Jeu de cartes durant
l’après-midi, Alixia cuisine un bon pain aux bananes. Nous soupons un peu plus
tôt qu’à l’habitude et nous écoutons un film en famille : M. Fox
prêté par Francesca du voilier Milou. C’est la première fois que nous écoutons
la télévision depuis un mois!! La petite télévision est dans notre chambre,
nous devons donc être les 6 sur un lit double. Ouf, il fait chaud! Faut
vraiment être motivé pour regarder un film en famille ainsi!
Ce matin, nous sommes partis tôt d’Esopus Island pour
profiter du courant qui nous donnait 2 nœuds. De toute façon, le changement de
marée m’avait réveillé à 5 heures du matin et ensuite le train avait sifflé sa
présence à 6 h. Notre objectif était d’arrêter à Poleppel, à côté des
ruines d’un Château. C’est de toute beauté, avec les montagnes environnantes.
Mais l’ancrage est exigu et les vents d’ouest augmentent considérablement. Nous
décidons donc de continuer. Plus nous avançons, plus les paysages sont superbes
avec les montagnes, les ponts suspendus, mais les lieux d’ancrage sont quasi
inexistants. Nous passons de 80 pieds d’eau à 2 pieds, avec une mince ligne de
8 pieds. Nous avons besoin d’au minimum de 6 pieds pour s’ancrer, mais il ne
faut pas oublier notre rayon de plus ou moins 100 pieds. Le vent tourne nord,
alors nous en profitons pour sortir le génois (la voile avant). Nous faisons un
gros 5-10 minutes de voile et le vent se met à tourbillonner avec des rafales
de 30 nœuds. Le chenal est plutôt étroit alors nous rentrons le génois.
Décevant. La journée se fera encore une fois à moteur. Le vent augmente et
forme de belles grosses vagues. Nous examinons nos cartes et essayons de
trouver le meilleur endroit pour s’ancrer. Les vents sont Nord, Nord-Ouest.
Nous décidons d’approcher les falaises qui se trouvent sur la côte Ouest près
de Tappan Zee Bay. Le vent souffle toujours de plus en plus fort, nous avons
hâte d’être bien protégés. Alors que nous sommes sur le point de mettre
l’ancre, le vent décide de souffler de l’est à 30 nœuds. Nous n’avons plus
aucune protection. Le capitaine est plutôt découragé. Je lui suggère de mettre
l’ancre quand même et d’observer ce qu’il se passe. Ce que nous faisons. La
météo annonce toujours des vents du Nord-Ouest et peu de vent pour la nuit. Le
calme devrait revenir comme à l’habitude. En espérant que ça soit bientôt pour
que nous puissions aller découvrir le sentier aux pieds des magnifiques falaises.
Cynthia
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Esopus Island |
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Un peu d'école, on s'attarde à la lecture de carte marine |
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Au loin, l'ile de Poleppel et les ruines d'un ancien château. |
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De tous les côtés, les paysages sont magnifiques. |
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La falaise derrière nous... |
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les vents ne cessent pas, mais on va quand même un peu à terre! |
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Tentativs de yoga avec fous rires! |
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Le bonheur d'une roche plate! |
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