13 au 17 février : Blue hole, grotte et sable rose à Long Island
Lundi matin, sous un ciel bleu, on approche de Thompson Bay
près du village de Salt Pond bien plus tôt que prévu. 13 h et nous sommes
déjà ancrés. Le vent léger nous a permis d’augmenter notre vitesse de 2 nœuds,
pour une vitesse moyenne de 6-7 nœuds. Il fait beau et chaud alors nous nous
empressons de nous rendre à la plage. Mais la plage dans la baie n’est pas très
invitante. Le sable est plutôt brun et les cailloux sont un peu partout. On ne
peut pas vraiment se baigner ici. On admire les milliers de coquillages
minuscules, mais on manque d’entrain… On sait que pas si loin, il y a les Exumas
avec de l’eau turquoise et du sable blanc, avec nos amis de surcroit… Encore
moins loin, il y a George Town avec mes parents et des bancs de sable à
l’infini. Bon, on se ressaisit, on ne va pas broyer du noir. On est en famille,
sur de l’eau bleue… bon laiteuse un peu, mais quand même bleue, et c’est le
calme plat. Les filles s’amusent en paddle board et en kayak. On part ensuite
vers le petit village de Salt Pond pour s’informer pour la location d’une
voiture. La très gentille dame nous dirige vers un petit sentier qui mène à
l’entrée d’une grotte. Elle nous conseille d’y revenir avec des lampes de
poche.
On va visiter l’épicerie même si l’on n’a même pas notre
portefeuille. On est impressionnés. Il y a vraiment de tout et souvent les
produits sont moins chers qu’à George Town. Il faudra y retourner avec des sous
cette fois-là!
De retour sur Perla, on se concocte un petit souper rapide
et on lit un peu pour se renseigner sur l’île. Elle a été frappée de plein
fouet par l’ouragan Joaquin le 1er octobre 2015. On leur avait
annoncé une tempête tropicale et c’est un ouragan qui est venu tout détruire.
On discute avec nos filles, on a eu un tout petit aperçu de ce qu’est un
ouragan… on en a vu quelques dégâts aux États-Unis, mais il est difficile d’imaginer
ce que les gens ici ont pu vivre. Ils ne s’étaient même pas préparés, puisqu’il
n’y avait pas eu d’alerte d’ouragan pour Long Island… et ils ont tout perdu.
Mardi, journée de St-Valentin et de Road Trip. On déjeune
avec des crêpes en forme de cœur et on part, avec Rose-Ange et André de
Vagabond55, à la découverte de l’ile.
Notre premier arrêt est le célèbre Dean Blue hole. Durant de
nombreuses années, il a été reconnu comme le plus profond blue hole au monde,
mais il a été détrôné par un autre dans la mer de Chine. On grimpe d’abord pour
l’admirer de haut et on redescend vers la petite plage pour enfiler masque et
tuba.
J’avais apporté le gilet de sauvetage de Florane, car je
trouve ça quand même épeurant un trou de plus de 600 pieds qui se connecte
quelque part avec l’océan, mais bien sûr elle ne veut pas le porter! On part
donc admirer ce trou et ses poissons la tête sous l’eau. Je tiens la main de
Florane, Eric celle de Daphné. Le vertige me prend et je dois me parler pour contrôler
ma respiration. Sauter en parachute à 20 ans ne m’a causé aucune crainte, mais
nager au-dessus de ce trou est tout autrement. Je le traverse deux fois, mais
je dois contrôler mes pensées qui partent dans mille et une directions. Je
préfère admirer les poissons qui se tiennent en suspension au-dessus du trou à
partir du banc de sable et rire avec le mini poisson qui se colle à nous!
On retourne dans notre fourgonnette en direction de Clarence
Town. On se cherche une petite plage pour manger notre lunch, mais un gentil
jeune homme nous dit qu’on peut utiliser les tables juste ici… Ici, c’est la
marina avec resto en construction. Le site est magnifique avec ses couleurs
pastelles, tout comme la vue. Un bel endroit pour un diner de St-Valentin,
d’autant plus que Rose-Ange a apporté des petits gâteaux roses pour les filles.
Une bien gentille attention. Je ne peux m’empêcher de penser à mes parents qui
prennent l’avion à cet instant, il aurait bien aimé cet endroit et ses différentes
teintes.
On part ensuite admirer les jolies églises de Clarence Town.
C’est le frère Jérôme, architecte et sculpteur, qui a vécu la majorité de sa
vie en ermite sur l’ile de Cat Island qui en a dessiné les plans.
Malheureusement, les portes sont fermées, on peut uniquement regarder par le
trou de la serrure ou plutôt le trou de la poignée. Prochain arrêt : la
grotte de Hamilton, celle-ci est payante (10 $ les adultes, 5 $ les
enfants). On ne s’y serait pas arrêté si nous n’avions pas été avec Rose-Ange
et André, mais la visite guidée est fort intéressante et la grotte
impressionnante. Cette grotte a probablement été formée il y a 15 000 avec
la puissance de la mer. Les Lucayans, le peuple qui habitait l’île avant
l’arrivée de Christophe Colomb, l’ont habité durant de nombreuses années. Il
est difficile d’imaginer la vie dans un tel endroit…
On revient vers Salt Pond et il nous reste même un peu de
temps pour visiter la grotte tout près du quai. Une journée bien remplie! Au
quai, un autre gentil monsieur nous suggère d’aller voir la plage de l’autre côté
de l’ile. On voit que les gens d’ici aiment beaucoup leur ile et qu’ils
souhaitent qu’on l’aime tout autant.
C’est le souper de St-Valentin, et comme on n’a pas de
langouste, on se donne le droit de manger nos derniers Steaks!! On parle de
l’amour avec nos filles, des gens que l’on aime, de mes parents qui ont une
St-Valentin spéciale en avion, de nos amis de Thalasso. La soirée se termine
avec un film d’amour… La grenouille et la baleine!
Mercredi matin, on repart tôt, car nous avons encore la
voiture pour quelques heures (une journée de location, c’est 24 h, alors
on profite de chaque heure que nous avons.) Eric nous conduit jusqu’à
l’extrémité nord de l’ile où se trouve le monument en l’honneur du passage de
Christophe Colomb. Long Island serait la 3e ile où Christophe Colomb
se serait arrêté en 1492. Fait intéressant, sur la plaque commémorative il est
en d’abord écrit à la mémoire du peuple paisible et heureux, les Lucayans. Car
il faut se rappeler qu’il y avait des gens qui habitaient tous ces territoires
découverts… tout comme au Québec. Les Lucayans ont été déportés ou transformés
en esclaves.
De cet endroit, la vue à 360 degrés est magnifique. Un peu
plus bas, il y a aussi des bancs de sable à l’infini, mais il est déjà l’heure
de rapporter la voiture. Les hommes laissent femmes et enfants à la plage et vont
porter la voiture. La plage est belle, mais les vagues sont, encore une fois,
trop grosses à mon goût. On espère faire un peu de plongée et peut-être même
trouver des langoustes, mais ni les poissons ni les langoustes ne sont au
rendez-vous. Les filles se baignent et plongent… Et Florane qui a en tête
d’aller rejoindre papa… un papa qui est déjà très loin, qu’on voit à peine dans
l’eau. Je leur propose de jouer plutôt sur la plage, afin de diminuer mon
stress.
Les filles s’enterrent les pieds et une bonne partie des
jambes et me demandent de l’aide pour les décorer d’algues. (Oui, oui, je sais,
on a de drôles d’activités!) En creusant, je réalise que le sable rose se
mélange au blanc. On s’émerveille devant ces minuscules grains rosés!
Au retour au quai, on est loin de retrouver l’eau calme des
derniers jours. Notre dinghy gambade au bout de sa corde. Le quai est très haut
et l’on doit descendre un à la fois par une échelle, tout en faisant passer les
kits de plongée, sacs de toutes sortes… Vous ne pouvez imaginer le temps que ça
prend. Après plusieurs minutes, on est tous assis. Il ne reste plus qu’à
affronter les grosses vagues pour se rendre sur Perla. On ressort la bâche,
mais on se fait mouiller quand même. Par chance, le vent du sud-ouest nous
apporte de l’air chaud.
On se lave, on se rince et nous voilà dessalés et propres!
Perla est face aux vagues qui arrivent de très loin. En s’ancrant ici, nous
savions que mercredi et jeudi, on se ferait brasser, on assume notre décision.
Je me surprends à penser que nous sommes plutôt bien, mais qu’il y a quelques
mois, on aurait été inquiet. On sait que l’on peut faire confiance à notre
ancre. On peut donc dormir sur nos deux oreilles… jusqu’à 3 heures du matin. Le
vent passe à l’ouest et la vague frappe maintenant Perla de travers. Tout le
monde dort sauf moi, comme à l’habitude. J’en profite donc pour terminer la
préparation du pain dans le chaudron de Ricardo et pour écrire.
Jeudi, ça brasse dans notre ancrage. Rien d’inquiétant, mais
on ne peut pas vraiment sortir du bateau. Ces journées sont consacrées à
l’école. Mais quand ça brasse dehors… je ne sais pas pourquoi, mais ça brasse
aussi dans le bateau. Ah, une gang de filles! Avec 4 enfants, de façon
générale, il y en a toujours 3 qui vont bien… 75 %. Mais, il y en a
toujours une qui n’a pas envie de faire ça, qui ne comprend rien, qui n’est pas
capable, qui accuse le prof de ne pas être comme un vrai prof… Le pire, c’est
qu’elles le font chacun leur tour. Ce n’est jamais la même qui vit de tels états
d’âme… Je crois que ça serait presque mieux qu’elles fassent leur crise tout en
même temps et qu’ensuite on est une petite accalmie, mais non… une crise par
jour d’école.
Tout le monde se déplace comme s’il avait pris un verre de
trop. Le bateau ballotte sans arrêt de gauche à droite. Ça finit par jouer sur
les nerfs. Vers 16 h, je réussis à aller me coucher à l’avant du bateau
pour respirer, relaxer… durant environ 3 minutes. Bon, les batteries sont
rechargées!
On est chanceux, Rose-Ange et André nous ont invités à
souper sur Vagabond55. On joue aux dominos mexicains et on partage un bon
repas.
Vendredi, on lève l’ancre vers Calabash Bay à l’extrémité
nord de l’ile. La navigation se fait sur le banc, donc dans 10-15 pieds d’eau,
à voile et à moteur. On retrouve de la belle eau bleue translucide avec un beau
ciel tout aussi bleu. Vers midi, nous sommes à nouveau ancrés avec la houle qui
nous rejoint. André nous avait prévenus : le bateau devient comme un
métronome. Ce n’est pas bien grave, on part en exploration. Il y a plein de
raies, même une qui me fait l’honneur de sauter hors de l’eau, on se balade en
dinghy dans la mangrove, on marche sur la plage.
On nous a parlé de l’ancrage de Joes Sound, un petit paradis
protégé de tous les vents, mais le problème est d’y accéder. Même si c’est un
peu loin de notre ancrage, on décide d’aller voir en dinghy. En effet, l’entrée
est parsemée de roches de part et d’autre. Le chenal est assez profond, mais il
faut le trouver, réussir à le voir. En dinghy c’est une chose, en voilier, une
autre… Une fois l’entrée passée, il y a amplement d’eau. À marée basse, des
bancs de sable se découvrent et offrent un magnifique terrain de jeu, mais le
paysage est, disons… moyen. Avec un gros bateau échoué au fond, un boat house
et un autre petit voilier qui semblent être là en permanence.
Non, ce n’est pas le genre d’ancrage que l’on recherche. De
retour dans Calabash bay, on va marcher sur la magnifique plage de l’hôtel
Stella Maris, tenu par des Canadiens. L’endroit est vraiment de toute beauté.
La plage est parfaite, les petites villas toutes blanches avec moustiquaires
invitent à se prélasser dans les beaux divans extérieurs. Ah, la vie avec des
fauteuils, de l’eau chaude à profusion, une maison qui ne bouge pas, qui n’est
pas affectée par les changements de direction du vent. On aimerait bien cesser
pour quelques jours de se préoccuper de la météo, mais ça fait partie de la vie
sur l’eau. On préfère quand même notre vie sur Perla, avec notre lot de merveilles
quotidiennes.
Comme la météo dicte nos déplacements, même si nous aurions
aimé profiter de cet endroit une journée de plus, samedi, on lèvera déjà
l’ancre pour nous rendre à Conception Island. On souhaite profiter de la petite
fenêtre météo pour aller découvrir cet endroit avant que les vents soufflent
trop fort en début de semaine prochaine.
Cynthia
Bon matin de St-Valentin!! |
Dean Blue hole |
Un magnifique endroit pour un diner de St-Valentin |
L'image se passe de commentaire. |
Parfois, on regarde par le trou de la serrure... ou de la porte. |
Église de Clarence Town |
La grotte à Hamilton. |
Et une autre , tout près de l'ancrage de Thompson Bay |
Grotte près de Tompson Bay |
C'est l'heure de sonner le conche! |
Bonne St-Valentin! |
Monument en l'honneur de Christophe Colomb et des Lucayans. |
La vue du monument. |
Le monument et Florane. |
En navigation vers Calabash Bay avec Vagabond55 à l'avant. |
Elles sont fortes ces étoiles... celle-ci tient fort les roches sur lesquelles elle s'était arrêtée. |
Banc de sable dans Joe sound près de Calabash Bay |
Une fleur dans le sable. |
Bonne fête Mikaël! |
Le très beau resort Stella Maris, même sous un ciel nuageux, |
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