27, 28 et 29 décembre: Merveilles et merveilles!
Le 27 décembre, nous levons l’ancre alors que les vents
soufflent toujours à plus de 20 nœuds. Nous avons hâte de sortir du mince
chenal du mouillage de Warderick.
On lève les voiles et on ferme le moteur! Au loin, un grain
prend forme tranquillement. Le ciel s’obscurcit. On se prépare à rentrer un peu
la voile avant, alors que le vent forcit. L’écoute claque et envoi l’une de nos
Luci par-dessus bord. Eric qui souhaitait pratiquer des manœuvres depuis
quelque temps, décide que c’est le moment de pratiquer Man over board. Alixia pointe la Luci… mais c’est qu’elles sont
transparentes ces lanternes solaires. Avec tous ses moutons sur l’eau, on a
l’impression qu’il y a des Luci partout et nulle part. On part le moteur,
affale les voiles et on change notre cap.
La luci a disparu. Une chance que ce n’est pas l’un d’entre
nous… Si c’était un humain, on poursuivrait nos recherches, mais après 20
minutes, on abandonne. On hisse les voiles et reprenons notre cap. Alixia, qui
observe toujours au loin, nous dit : « elle est là-bas ». Je
n’ai aucune idée comment elle a pu repérer ce petit point transparent sur cette
eau infinie. On s’approche, mais ce n’est pas si simple. La lanterne dérive
vite et même si elle frôle Perla, le manche de notre puise n’est pas assez long
pour l’attraper. Après plusieurs tentatives, la Luci est maintenant à bord.
Sauvetage réussi! On ne veut jamais avoir à vivre cette situation avec un
enfant! On repense à nos amis de Mon Ile. Leur jeune garçon de 2 ans est tombé
à l’eau près de la Statue de la Liberté l’été passé. Par chance, l’histoire se
termine bien. (Allez lire leur blogue) On doit apprendre de ces expériences et
être toujours sur nos gardes.
Sea aquarium et une
autre épave d’avion
Deux heures plus tard, après des passages étroits avec peu
d’eau et des rochers, on trouve un ancrage magnifique, entouré de falaises et
de montagnes près de O’Briens Cay. On va plonger dans le Sea aquarium. Il y a
des centaines et des centaines de poissons qui nous entourent, mais aussi
plusieurs petits bateaux de touristes. Nous sommes habitués de plonger en
solitaire, disons que le lieu perd un peu de son charme. On va ensuite admirer
les plages désertes. Daphné et Florane courent, sautent dans l’eau. Elles ont
bien besoin de cet espace. Autant Daphné peut être grognonne lorsque l’on
navigue, autant elle rayonne de bonheur lorsqu’elle court, danse sur les bancs
de sable. À défaut de pouvoir appeler ma sœur et mon beau-frère pour leur
anniversaire de mariage, on leur écrit dans le sable. L’univers leur portera
peut-être le message et aussi peut-être internet!
Joyeux anniversaire de mariage Julie et Denis xxx |
Près de notre bateau, il y a l’épave d’un petit avion. Le
courant est très fort et Daphné décide de sauter dans l’eau sans ses palmes. Je
dois la tenir pour qu’elle ne dérive pas trop loin. Après 5 minutes, je suis
déjà fatiguée de faire du surplace, on remonte dans le dinghy.
On termine l’après-midi en admirant le paysage autour de
nous, dont l’île de Johnny Deep.
Bubble Bath et Rocky
Dunda à Compass Cay
Le 28 décembre, on quitte encore une fois vers 7 h 30
pour aller s’ancrer 5 milles plus loin à Compass Cay. Ce n’est presque pas
croyable, mais chaque fois que nous nous déplaçons, c’est toujours de plus en
plus magnifique. Est-ce le paysage, ou notre état d’esprit? On s’ancre et on
part en dinghy. Quelques minutes plus tard, nous marchons dans un petit cours
d’eau bordé de plage. On cherche le Bubble bath. C’est toujours étrange, car
souvent, on ne sait pas vraiment ce que l’on cherche et on sait encore moins si
nous partons dans la bonne direction. On doit se fier à notre intuition, car
dans nos livres, il y a rarement une carte détaillée des îles.
On écoute les vagues se fracasser et on sait qu’on se dirige
vers le bon endroit. Des rochers immenses avec quelques fissures laissent
passer l’eau de l’océan. On grimpe sur les roches et on admire la mer
déchainée. Je ne peux toujours pas croire que je n’ai pas d’appareil photo.
Nous n’avons jamais rien vu de tel. Les différentes teintes de bleu, le gris
des rochers, le noir où ils sont trempés en permanence.
Ici et là, des petits arbres réussissent à survivre et
apportent d’infimes touches de verdure. On ne peut s’empêcher de penser à M. Miaguy et ses bonsaïs dans Karaté Kid… et en même
temps à Boucar Diouf qui donne la parole aux arbres dans son dernier
livre : Rendez à ces arbres ce qui appartient à ces arbres. Ces petits
arbustes qui vivent dans cet environnement si aride me fascinent... Ils sont
petits, mais bien solides et d’un vert éclatant. Malgré l’air salin, malgré le
vent et le soleil brûlant. Il faut faire attention où l’on pose les pieds. Il
serait malheureux qu’un humain vienne les briser si bêtement…
Comme M. Diouf l’écrit si bien, nous avons beaucoup à
apprendre d’eux. Leurs racines se fraient un chemin à travers ces rochers et
réussissent à trouver le nécessaire pour survivre. Ils n’ont pas le choix
d’être solidaires entre eux. Souvent, les racines d’un apporteront des
nutriments à l’autre ou bien ils vont s’entortiller ensemble pour ne pas perdre
pied… ou plutôt perdre racine.
Après avoir admiré le paysage et les vagues qui se
fracassent, on va s’amuser un peu dans l’eau. À marée basse, l’eau s’infiltre
doucement entre les rochers et forme une magnifique piscine. À marée haute, les
vagues se brisent contre les rochers et traversent avec puissance en laissant
de la mousse partout… vraiment comme si nous étions dans un bain moussant! Avec
les vents d’Est qui soufflent depuis plusieurs jours, les vagues sont immenses!
On tient Daphné et Florane pour ne pas que le courant les projette dans les
roches un peu plus loin. Nous sommes seuls dans ce lieu magique, on attend les
plus grosses vagues et nous sommes bien servis! Après un certain temps à se
faire brasser, on retourne sur la plage se réchauffer un peu. La marée descend,
il vaut mieux retourner vers notre dinghy, sinon, nous devrons le tirer sur une
bonne distance.
De l’autre côté de notre ancrage se trouve Rocky Dunda, des
grottes à visiter idéalement à marée basse. On grignote un peu au bateau et on
repart. Heureusement, à cet endroit, il y a des bouées pour attacher notre
dinghy. Pendant que tout le monde se prépare, Eric part en repérage. Il y a
quand même de bonnes vagues et beaucoup de courant. Eric n’est jamais inquiet
de rien, de mon côté, j’ai toujours une petite inquiétude pour les filles. Même
si on en a 4, on ne voudrait pas en perdre une!! Alors nous sommes toujours
très très prudents. Je tiens toujours la main de Florane et surveille d’un œil Alixia
et Charline, alors qu’Eric tient Daphné.
On attend que les vagues se calment et on entre dans la
grotte. Elle est impressionnante avec ses stalactites et ses stalagmites. On
profite du moment, nous sommes encore seuls! On admire le tout, mais les filles
se fatiguent vite. Même à l’intérieur, le courant est fort et il n’y a pas
d’endroit où se tenir. On doit faire du surplace. On ressort donc après
quelques minutes pour aller se reposer au dinghy. On lira plus tard qu’il y a
deux grottes à cet endroit, on en a manqué une, zut!
Bien que la vue soit sublime à notre ancrage, il n’est pas
conseillé d’y rester pour la nuit. Nous levons l’ancre et puisqu’il est encore
tôt décidons de partir directement vers Staniel Cay. Pendant que je suis à
l’avant pour m’assurer qu’il n’y ait pas de patates de corail, je jette un œil
à l’arrière, la vue est magnifique… je prends le cellulaire pour capter la
scène.
Après un passage étroit avec peu d’eau, nous voyons 6 pieds
sur notre profondimètre, nous hissons la grande voile et pouvons éteindre le
moteur. Un merveilleux après-midi de voile!
Plage aux cochons et grotte Thunderball à Staniel Cay
Vers 15 h, nous jetons l’ancre à l’ancrage officiel de
Staniel Cay, Big major. La célèbre plage aux cochons n’est pas très loin. Les
filles sont pressées d’aller les voir, on s’y rend donc en dinghy. Des plages,
des cochons… ok… qu’est-ce qu’il y a de merveilleux?! Mais on s’y amuse
drôlement! Les filles les nourrissent, on admire les petits porcelets, Eric en
prend même un! Nos filles ne veulent plus quitter cet endroit, en particulier
Charline qui aime tant les animaux. Mais le soleil commence à baisser et il
faut aller se rincer et se laver. Bye, bye les cochons!
Le lendemain, 29 décembre, on va s’ancrer près de la grotte où le film de
James Bond : Thunderball a été tourné. On doit attendre la marée basse
pour pouvoir y entrer. En attendant, on va explorer les épiceries… mais le
bateau qui apporte les denrées fraiches n’est pas encore passé. On rêvait de
bons piments! Au moins, on trouve de vieilles tomates, qui sont encore très bonnes.
On décide de se rendre à la grotte un peu plus d’une heure
avant la marée basse, car cet endroit est très achalandé. C’était en effet, une
excellente idée. Nous arrivons en même temps que d’autres dinghy, mais les plus
gros bateaux de touristes n’y sont pas encore. Nous sommes dans les premiers à
rentrer. Ici, contrairement à Rocky Dunda, l’intérieur de la grotte est rempli
de poissons, il y en a partout!! À cause des différentes ouvertures dans les
rochers, et avec les rayons du soleil, l’eau se teinte de bleu. Lorsque l’on
met sa tête sous l’eau, on se croit dans un autre monde. Les parois rocheuses,
l’eau bleue, les poissons petits et gros qui nous entourent! On peut même
s’assoir sur un rocher pour admirer le lieu. En haut de la grotte, des trous
laissent passer la clarté, des lianes descendent des parois. La foule commence
à arriver et fait fuir nécessairement les poissons. On profite encore un peu du
lieu et on retourne à notre dinghy.
C’est un endroit à voir, mais lorsqu’on peut éviter les
bateaux remplis de touristes, c’est encore mieux. Nos amis de Thalasso y sont
allés à marée haute. Il faut alors retenir son souffle durant quelques secondes
pour passer sous la paroi qui mène à la grotte. Il parait que c’était
magique, je n’en doute pas!
On termine la journée au restaurant du YatchClub avec les
équipages d’Alkemi, Counting star et de Thalasso : 8 adultes, 13 enfants!
On est tous vraiment heureux de voir des légumes dans notre assiette!
Les femmes et les enfants retournent au bateau alors que les
hommes se donnent rendez-vous pour le pirate party. Eric aura la chance de
serrer la main de notre premier ministre du Canada déguisé en pirate. Ils
semblent que lui et ses amis se soient vite dissimulés dans la foule après qu’Eric
soit allé lui parler. Pas de selfi
avec Justin Trudeau en pirate… vraiment décevant! Aucune preuve, mais une belle
histoire qu’Eric pourra raconter.
Cynthia
Lever du soleil sur O'Briens Cay |
Tout près de Bubble Bath |
Perla derrière nous, alors qu'on marche vers Bubble Bath |
Le calme sur Bubble bath, juste avant que les vagues immenses arrivent. |
Comment les arbres réussissent à survivre ici?! |
La vue en haut des rochers à Bubble bath.
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La plage aux cochons... un cliché touristique,! |
Un petit porcelet! |
Mais nos filles ont adoré!! |
Commentaires
Cest Sarah et Alex de Mon ile! Merci pour ce clin d'œil dans votre texte. En effet, j'ai encore des frissons dans le dos quand j'y pense...
Par ailleurs, merci de nous écrire de si jolis textes qui nous font rêver. Ca me fait du bien car je t'avoue que de mon côté, le retour à la réalité (après notre voyage de bateau) est dur. La conciliation famille / travail en plus de m'adapter à ma vie de mère de famille (de trois jeunes enfants) qui travaille à temps plein, je ne trouve pas ça facile...
Alex et moi nous vous embrassons pour la bonne année 2017! Quoi de mieux pour une famille que d'être réuni sur un bateau à voyager?! je l'ai vecu, je le sais!
Continuez de nous inspirer!
Au plaisir de vous revoir et encore une fois, bonne année, bonne continuité, profitez de chaque instant (je n'en doute pas une seconde!) et bon courage (car je sais aussi que ca en prend! Car certains moments ne sont pas toujours faciles...)
Sarah et Alex