Nous sommes une famille de 6 qui avons eu le bonheur de vivre sur notre voilier Perla VII durant près d'un an

14 au 18 janvier: Lee Stocking island ou un autre paradis

Nous avions prévu faire un petit arrêt à Lee Stocking island. Normalement, les gens font une courte sortie en mer pour s’y rendre. Avec les vents forts annoncés pour plus d’une semaine, cette option était difficilement envisageable pour nous. Un petit chenal avait attiré mon attention sur la carte. Plutôt que de faire du sur place, nous pourrions essayer un chemin moins fréquenté? Celui des Pimlicos.

Bon d’accord, par endroit il y a seulement 3,6 pieds d’eau, un léger détail… mais à marée haute, on gagne un 3 pieds. Il faut simplement prévoir nos déplacements en conséquence. Avec la pleine lune, on a également droit à une grande marée qui nous donne. 5 pieds de plus… ce n’est pas grand-chose, mais parfois ça fait la différence. On analyse notre chemin, les passages très étroits par endroit et on prévoit notre départ vers 8 h samedi matin 14 janvier. Nous avons un peu moins de 15 milles nautiques à faire, soit environ 3 heures de navigations. Nous pourrons donc naviguer uniquement à marée haute.

Évidemment, le vent est toujours au rendez-vous et souffle à près de 30 nœuds. Malgré le fait qu’il y ait à peine d’eau, une vague courte se forme et frappe Perla de travers. On sort le génois, à peine un mouchoir, pour stabiliser le bateau. Une vitesse de plus de 7 nœuds est vite atteinte! Ça sera de courte durée, car on doit changer de cap pour le premier passage, disons un peu plus corsé. D’un côté, nous avons un banc de sable avec environ 1 pied d’eau, de l’autre, un ilet de roches, pointues, pas du tout invitantes. Entre les deux, nous avons toujours 7-8 pieds d’eau, donc 2-3 pieds sous le bateau. Il ne faut simplement pas que le vent et les vagues nous fassent dévier de notre route. On surveille les diverses teintes de l’eau. Bien sûr, aux Bahamas, on conseille toujours de naviguer par temps clair et calme pour voir le fond de l’eau. Aujourd’hui, le ciel est gris, on reçoit même un petit crachat à l’occasion et le temps n’est pas vraiment calme! L’eau est brouillée, mais on aperçoit tout de même les différentes colorations. Les taches verdâtres sont à éviter tout comme le bleu trop clair. Ce que l’on voit concorde avec le GPS, ce qui est toujours une bonne nouvelle!
Je ne peux m’empêcher de penser qu’ici, il ne faudrait surtout pas avoir une panne de moteur. IL faudrait soit pouvoir sortir le génois ou descendre l’ancre rapidement… Mais ni l’un ni l’autre ne serait idéal dans ces passages plus qu’étroits. Eric conserve toujours son sang-froid et se concentre sur la navigation. Ce n’est pas le moment d’avoir des crisettes de nos merveilleuses petites filles! Après 2 heures, le pire est derrière nous et nous en sommes bien heureux. Il reste des vagues à affronter, mais rien d’inquiétant.

Enfin, Lee stocking island nous protège un peu du vent et nous offre une eau calme. On passe le premier ancrage et on se rend dans William Bay. Aucun bateau, le bleu de l’eau, des parois rocheuses et deux petites plages! On a l’impression d’arriver quelque part, un quelque part que nous cherchions. Durant un voyage comme celui-ci, c’est parfois étrange et intense ce que nous ressentons. On ne cherche rien en particulier, mais parfois on a l’impression de trouver. Trouver un endroit où nous devons être absolument, là, à ce moment précis. Certains endroits ne nous comblent pas et d’autres répondent parfaitement à nos besoins. Il est difficile d’expliquer pourquoi. Oui, il y a le lieu, mais il y a aussi le chemin parcouru, l’état de l’équipage, une combinaison d’éléments qui fait qu’on se sent vraiment bien. Plusieurs éléments qui s’alignent parfaitement.
Malgré le temps gris, on se rend à la plage dans l’après-midi. Un petit sentier se dessine. Quelques dizaines de mètres plus hauts, un point de vue spectaculaire s’offre à nous : d’un côté l’océan déchainé avec ses teintes de bleu, ses moutons blancs et les parois rocheuses, de l’autre, notre paisible ancrage.

Dimanche, on part en direction du plus haut sommet des Exumas, mais on se trompe de sentier. La promenade nous mène sur une longue plage du côté Atlantique. Le chemin est balisé par des contenants de plastique et encore une fois, le sable en est rempli. Nous en sommes troublés chaque fois. On transforme des coins de paradis en poubelle. Que faire de tout ce plastique?! On revient sur nos pas en ramassant des noix de coco. Eric les brise pendant que les filles s’affairent à toutes sortes de construction avec feuilles de palmier et algues. Il ne fait pas particulièrement beau, mais la vie est simple et belle.

Une autre semaine d’école recommence, alors que les hommes partent pêcher. On se sent d’une autre époque. Les femmes restent à bord avec les petits, enseignent, font du ménage, popote.
Au large, le temps est difficile, les vagues assez fortes, le courant très fort. À l’intérieur de Perla, les conditions s’y apparentent drôlement…

Les 4 équipages reviennent avec un butin de langoustes! Il faut dire que Sébastien de One Life et Charles d’Exil sont des chasseurs de grande expérience. Ce sont eux qui ont eu le plus de prises, mais Eric et Yan (Thalasso) ont aussi fait leur part. Sébastien et Charles ont très gentiment partagé avec nous. Un énorme merci!! On a pu avoir un vrai repas de langoustes avec la tribu de Thalasso! Une autre bien belle soirée.

L’expérience se répète le lendemain, mais les pêcheurs reviennent bredouilles, ce sera pour une autre fois.

Prise 2, on repart en direction du plus haut sommet des Exumas. Cette fois-ci, nous prenons le bon sentier. (Celui derrière la mangrove, à droite du cocotier couché sur la plage.) Après un énorme 10 minutes de marche, nous y voilà! Oh, difficile ascension! On prend quelques photos et les filles redescendent vite pour jouer sur Leur plage. On se baigne, on joue au frisbee. On se croirait un samedi après-midi. D’ailleurs, quel jour sommes-nous?

On revient voir la gang de thalasso sur la plage près de notre ancrage et finalement, les différents équipages arrivent pour un petit 5 à 7. Une autre journée se termine doucement avec le coucher du soleil.

Mercredi matin, le calme est revenu à l’intérieur comme à l’extérieur. Je suis censée partir seule pour aller voir le soleil qui se lève sur l’océan Atlantique, mais finalement toute la famille décide de me suivre. On monte la petite colline et on admire le soleil, l’océan. On marche et on s’assoit sur le rocher de notre choix, en solitaire ou à deux. Comme je me sens en vie lorsque mon système s’active à cette heure. Je suis une fille du matin et j’aime que les journées commencent tôt. Je ne peux m’empêcher de penser à mes 2 grands-mères, l’une qui courait sans arrêt, qui était heureuse dans l’action, l’autre qui avait un rythme à l’opposé, beaucoup plus lent, qui faisait confiance, qui savourait. Naturellement, je porte les deux en moi.

De retour au bateau, on travaille la poésie et les filles réussissent plutôt bien. Un autre beau moment, d’autres beaux échanges. On devrait vous revenir sous peu avec le résultat final. (Merci Véro pour le défi!)

Un autre après-midi passé à jouer dans l’eau, un coucher de soleil exceptionnel où le ciel se pare de rose, l’eau devient mauve. Le voilier Zulu l’accompagne avec le son de sa corne de brume. Moment féérique. On termine la journée sur la plage avec un petit feu, on déguste nos dernières guimauves!


Cynthia


On approche enfin de Lee Stocking, island, 

Le calme de notre mouillage.

Charline, côté océan

La vue magnifique, malgré le temps gris.


Sentier qui devait nous mener au sommet nous mène plutôt à une plage côté océan

La mer est encore bien déchaînée.

Une petite collation en admirant les vagues.

Alixia




Une plage, des noix de coco, le paradis.

Une autre belle journée qui se termine.

On ne se lasse pas de ces paysages....






Le ciel nous offre un magnifique spectacle pour notre dernière soirée à Lee Stocking Island.










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