12-13 janvier : Feux d’artifice et sirène à Musha Cay
Jeudi, le soleil est au rendez-vous… le vent aussi, encore!
On quitte cette petite baie, nous avons besoin d’un peu de changement. Le
génois à moitié sorti, on file à 6-7 nœuds. À 13 h, Perla est à nouveau
ancré, cette fois-ci à côté de l’ile privée de David Copperfield. Quel endroit
paradisiaque! Malheureusement, nous ne pouvons mettre le pied à terre. Cette
ile est louée pour 38 000 $ la nuit, ils ne veulent surtout pas
avoir des navigateurs intrus.
On admire les lieux et on observe les hommes qui travaillent
sur la pointe. Indéniablement, ils préparent un événement. Je m’amuse en disant
aux filles que lorsqu’ils ont su que Perla arrivait, ils ont décidé de nous
préparer un spectacle… La pleine lune, vendredi 13 à minuit. Plusieurs
éléments sont réunis!
En soirée, l’équipage de Thalasso vient faire un tour sur
Perla. Les enfants jouent, les parents discutent un verre de vin à la main.
Soudain, bang, une explosion… suivi d’un scintillement dans le ciel. On fait
tous le saut. Des feux d’artifice! Les enfants viennent nous rejoindre à l’extérieur.
On ne peut pas être davantage aux premières loges… je dirais même que nous
sommes carrément dans le spectacle. Les feux éclatent au-dessus de nos têtes et
les tisons retombent tout autour de nous… même sur le bateau. Heureusement, le
fort vent pousse la majorité derrière nous. Aucun périmètre de sécurité…
J’adore les feux d’artifice. Depuis le début du voyage, je rêve d’en voir
surgir à l’improviste. Je ne peux pas être mieux servie. On apprécie le
spectacle avec un léger stress. Après plus de 10 minutes, on est tous bien
heureux que ça se termine! Merci pour le spectacle M. Copperfield, mais
avoir été informé, on se serait ancrés un peu plus loin!
On s’en souviendra longtemps de notre soirée à Muscha Cay.
La magie du voyage, c’est exactement ça. (et il faut bien être à côté de l’ile
du plus célèbre magicien pour parler de magie!) Nul besoin de planifier, de
réserver une soirée de spectacle… Le spectacle vient à toi.
Vendredi 13 janvier, on navigue à marée haute durant un gros
30 minutes pour nous approcher du site de plongée où se trouvent une sirène et
son piano. David Copperfield a commandé cette œuvre à un sculpteur et elle a
été installée en 2011. Le temps gris, le vent… ne nous incitent pas à aller
dans l’eau. En après-midi, un peu de ciel bleu apparait à l’horizon. On
n’attendra pas que la marée soit à son plus bas. On utilise les rayons de
soleil qui nous apportent un peu de chaleur. Une fois dans l’eau, nous sommes
plutôt bien, mais le courant est très fort. On tourne autour de la sirène et on
essaie à tour de rôle d’aller s’assoir sur le banc du piano… ou au minimum
réussir à toucher la tête de la sirène. Ce n’est pas si facile! On flotte dans
cette eau salée et le courant nous repousse. Les quelques poissons qui se
cachent sous le piano nous observent en se demandant bien ce que nous faisons
là! L’herbe pousse sur Mme la sirène qui semble attendre qu’un prince charmant
lui joue tendrement une mélodie. C’est tout de même fascinant d’avoir l’idée de
placer une sculpture sous l’eau. Je serais curieuse de la revoir dans 20 ans…
D’ailleurs, survivra-t-elle 20 ans… où en sera le niveau de l’eau? Vous pouvez
consulter le site de l’artiste :
underwater-sculpture.com/projects/copperfield
Un peu plus loin, une tache noire apparaît sous notre dinghy,
ce sont des coraux. Eric replonge le premier et nous demande de le rejoindre.
Il fait tellement froid, les filles ne bougent pas Je mets la tête sous l’eau.
Des coraux comme nous n’en voyons peu. OK, je replonge. Des bouquets
gigantesques ici et là et des centaines de poissons, de toute beauté… mais mon
corps ne réussit plus à se réchauffer. De retour dans le dinghy, un
grelottement incontrôlable me prend. Vite, on va se rincer à l’eau chaude.
(c’est exceptionnel qu’on s’offre ce luxe, mais aujourd’hui, il est de mise)
Même une fois habillés, nous sommes encore tous gelés. On se prépare une bonne
tisane et on s’assoit sous les chauds rayons du soleil. Ah, ça fait du bien!
On fait ensuite du pain et des biscuits pour réchauffer le
bateau. À l’heure du souper, il fait trop chaud, on doit enlever nos vestes!
Après le souper, alors que tout le monde participe à la
vaisselle — et il y en a beaucoup —, Daphné rince les chaudrons avec Eric
à l’extérieur, Florane pompe l’eau de mer dans le lavabo, je lave et Alixia et
Charline essuient la vaisselle, je m’émerveille de ce moment. OK, on fait
simplement la vaisselle… mais je réalise qu’étrangement, plus nous sommes
« captifs » de notre bateau, plus on trouve notre équilibre. Ces
dernières journées, avec ces vents intenses, nous ont obligés comme jamais
depuis notre départ à rester à bord. Alors que tout le monde dit que le bateau rétrécit
d’un centimètre par jour… nous on dirait que c’est l’inverse. Non, notre bateau
n’allonge pas, on se pile quand même sur les pieds, mais on dirait que tout le
monde trouve sa place et apprécie d’être ici, malgré tous les malgré… et
probablement aussi à cause des malgré. (il faut entendre à ce moment-ci la
chanson de Celine Dion… idéalement chanté par Elizabeth Doiron, c’est encore
plus beau!)
Cynthia
L'ile privée de David Copperfield |
Perla avec, en arrière plan la plage de David! |
Lever du soleil près de Musha Cay |
On se prépare à aller plonger pour voir la sirène! |
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