Nous sommes une famille de 6 qui avons eu le bonheur de vivre sur notre voilier Perla VII durant près d'un an

2 et 3 janvier : De Staniel Cay à Black Point

Le 2 janvier, après une bonne nuit de sommeil (!?), entrecoupée de dizaines de moments de réveil, car le vent souffle vraiment fort, on doit décider où l’on va… et si l’on va au quai remplir nos réservoirs d’eau. Nous n’avons pas fait le plein depuis 3 semaines, et nous avons encore un réservoir au ¾, mais nous ne savons pas quand nous aurons à nouveau accès à de l’eau facilement. C’est bien loin de notre réalité québécoise, ce questionnement incessant pour l’eau et notre façon de l’utiliser avec parcimonie.
Le capitaine n’a jamais de problème à aller au quai, c’est toujours moi qui soulève le fait qu’il vente vraiment fort, qu’il y a du courant… mais on n’a pas envie d’attendre 2 jours ici… et nous n’avons pas envie de quitter et revenir dans 2-3 jours. Nous aimons bien être libres.

Thalasso nous appelle. Yan est allé voir en dinghy et ils s’y rendent à l’instant. Nous les suivrons une vingtaine de minutes après.

On lève l’ancre, alors qu’un bateau moteur s’est ancré très près de nous la veille du jour de l’an. Je tente de les appeler sur la VHF, aucune réponse. On dirait que l’autre équipage ne réalise pas que lorsque l’on tire l’ancre, c’est le bateau qui avance vers elle et non pas l’inverse… Nous vivons cette expérience pour une 2e fois depuis notre arrivée aux Bahamas. Les gens dans le bateau nous observent comme si nous faisions un spectacle et semblent nous trouver bien près d’eux. Alixia et Charline ont les gaffes prêtent à intervenir si l’on cogne leur bateau, je leur fais des signes, Eric leur dit qu’ils sont sur notre ancre. Ils ne semblent pas comprendre, car personne bouge. 
Sans exagérer, je crois que nous sommes à environ 10-15 pieds d’eux lorsqu’ils se décident enfin à avancer un peu. Il était temps. Lorsqu’Eric me dit que l’ancre est décrochée, je n’ai plus beaucoup de marge de manœuvre, avec les rafales qui soufflent toujours jusqu’à 30 nœuds. Enfin, on s’éloigne! 

Maintenant, il ne reste plus qu’à aller au quai! Mais, en effet, au quai, nous sommes relativement bien protégés du vent, notre approche se fait donc sans problème.

Nos réservoirs bien remplis, nous quittons Staniel Cay avec notre voile avant grand ouverte. 5-6 nœuds, sans le moteur, le bonheur! Comme nous aimerions faire une journée de voile… nous n’en aurons que pour une heure et ensuite nous faisons notre approche pour Bitter Guana Cay.

À moins de 2 heures de Staniel Cay, nous trouvons un mouillage avec un seul autre bateau, une belle plage remplie d’iguanes et un magnifique cap de roches. Nous allons découvrir ce lieu, grimper, marcher. La vue sur l’océan Atlantique nous le montre encore déchaîné. La journée est étrange. Il pleut un instant, ensuite la chaleur est écrasante. Les iguanes nous surprennent, ils se cachent un peu partout à travers les arbres minuscules et courent vers nous lorsqu’ils nous voient. Ils sont habitués de se faire nourrir par les touristes ce qui les rend agressifs. Comme à Allans Cay, il s’agit d’une espèce en voie de disparition que l’on retrouve uniquement aux Bahamas, dans les Exumas.

Après s’être bien dégourdis, on part à la recherche de notre souper. Je dis On, car on est tous dans le dinghy, mais c’est Eric qui fait tout le travail. Premier arrêt, Éric nous revient avec un beau Snapper, mais le ciel est menaçant et nous sommes bien loin de notre ancrage. Charline n’apprécie pas de voir ce poisson avec le pique qui lui traverse la tête. J’avoue qu’on aime mieux les voir bien vivants dans l’eau ou déjà en filet dans notre assiette.

On laisse Alixia et Charline sur Perla et on repart près des parois rocheuses pas très loin de notre ancrage. Nous y sommes également plus protégés du vent. Comme un véritable chasseur des mers, Eric se rapproche du dinghy, harpon à la main avec un autre poisson bien accroché. Il en rapportera 4 en tout, ce qui est suffisant pour nourrir toute la famille. Mon chum m’impressionne! Il y a un tout un monde entre pêcher avec une canne à pêche et pêcher avec un harpon…

Le souper est savoureux. On est tous vraiment heureux et on se questionne s’il s’agit des oméga-3 ou de notre vie tout simplement!

Mardi, nous naviguons une petite heure pour nous rendre à Black Point. Nous retournons plonger, pêcher, chercher des langoustes. On fait une belle plongée, on voit de nombreux poissons, une belle raie et même une petite tortue au loin, mais pas de langoustes! Eric réussit tout de même à attraper un petit snapper et un grouper.

L’après-midi est consacré à faire du lavage dans une vraie machine à laver! (Une brassée coûte 3,50 $, même prix pour la sécheuse – moitié prix par rapport à Staniel Cay) Pendant que notre linge se lave tout seul, on se promène dans le petit village. On achète du pain à la noix de coco à Corene, sa maison est derrière le Lorraines Café. On cogne à sa porte et on entre. Le pain sort du four. 6,30 $ le pain, mais il en vaut la peine!

Il est temps d’aller sortir tous nos vêtements et serviettes des laveuses pour les mettre dans les sécheuses. J’y vais en courant, pour ne pas que les filles et Eric m’attendent trop longtemps. Florane décide de me suivre. Les roches qui sortent d’un peu partout ne permettent pas vraiment la course… Florane fait un plongeon et comme à son habitude, elle n’a pas le réflexe de mettre les bras en avant pour se protéger. C’est sa bouche qui l’arrête… Eric repart donc avec elle au bateau la bouche en sang, ainsi qu’avec Alixia et Charline. Elle s’en sort avec une lèvre fendue et bien enflée.

Je termine l’après-midi avec Daphné à marcher doucement. Elle qui déteste normalement marcher, je ne l’entends pas une seule fois se plaindre. Nous avons rarement la chance de nous retrouver seuls avec l’une de nos filles… ces moments font beaucoup de bien. Chacune d’entre elles change complètement lorsqu’elles ne sont pas avec leurs sœurs. Je crois qu’il faut créer ces moments. Nous sommes toujours tous les 6. Mais, vraiment toujours. Et cela apporte son lot de merveilleux, mais aussi son lot de tensions. Parfois, j’ai l’impression qu’elles font une overdose de fratrie… et qu’elles ne réussissent plus à s’apprécier l’une et l’autre. Je leur souhaite d’être des sœurs amies… comme mes sœurs le sont pour moi. Mais je suis bien consciente qu’à 5, 7, 9, 11 ans, c’est aussi parfois normal de se détester par moment!

En soirée, on déguste notre pain à la noix de coco… Après les oméga 3, la noix de coco produit un effet encore plus intense. On se rappelle la marmelade de Nena à Cabuya au Costa Rica… ah, un jour, nous aussi on fera des recettes avec de la noix de coco fraîche.


Cynthia
Il y a aussi, par chance, des moments de complicité!

Staniel Cay en arrière plan

Un magnifique cap de roches à la plage aux iguanes

Le roi de la plage!

Quel paysage!

En haut des rochers.

Le souper du jour!

Du pain à la noix de coco!


Mais qui se cache derrière ce masque?!

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