Je ne suis pas un pêcheur, encore moins un chasseur, mais
j’aimerais m’y mettre un jour. J’aime le principe de travailler pour gagner sa
nourriture. Comme ça, on n’a pas tendance à gaspiller.
Dans les Bahamas, on parle du garde-manger sous-marin. On se
nourrit de la mer, on pêche notre souper, on peut même choisir ce qu’on va
manger… ouin, mettons!!! l’image était belle dans notre tête, bien assis dans
notre cuisine à la maison en lisant les livres des Bahamas. On se lève le
matin, on fait 15 minutes de yoga, ensuite on déjeune, l’école pour les filles
pendant que je plonge à côté du bateau pour aller choisir notre souper dans le garde-manger
sous-marin. Il manquait juste les farfadets et les licornes qui viennent
préparer notre souper!
La réalité c’est que ce n’est pas si simple que ça.
Premièrement, il y a la pêche. Principalement lors de nos
déplacements, une ligne à la traîne à l’arrière, nous somme dépendant de la
bonne volonté des poissons d’y mordre. Il faut par contre choisir le bon appât.
La petite pieuvre de couleur en plastique, bien attachée à notre ligne à pêche fait
bien l’affaire. Encore faut-il avoir une touche et réussir à sortir la bête de
l’eau. Lorsqu’on entend le moulinet de la canne à pêche se dérouler, il faut
une bonne coordination de l’équipage pour réussir l’opération. On baisse le régime du moteur, on entre les
voiles, je prends la ligne pendant que Cynthia prend la barre à roue. Alixia me
donne mes gants et prend la gaffe pour attraper le poisson. Daphné et Florane
rangent les coussins du cockpit pour ne pas avoir de sang dessus. Charline va
chercher le rhum… pas pour fêter, mais pour saouler le poisson, il gigote moins
dans ce temps-là. Donc à chaque touche, c’est la folie dans le cockpit. On voit
déjà le poisson dans notre assiette. Mais la manœuvre est délicate, une vague
ou un mauvais timing peut faire briser la ligne et nous voilà à manger du
spaghetti pour souper.
Et il y a la chasse. Véritable chasse. Il faut trouver une
patate de corail où vivent poissons et langoustes. Ensuite, il faut plonger et
chercher. Chercher dans les coraux, tous les petits trous. Remonter, prendre de
l’air, replonger. Les langoustes sont notre principale cible lors de nos sorties
de chasse. Ce crustacé aime se cacher dans le fond d’un récif afin d’éviter
d’être la proie d’un requin ou d’une raie. Alors pour la trouver, il faut de la
détermination, de l’énergie et du souffle, car en plus d’être championnes de
cache — cache, ces petites bêtes se tiennent souvent dans les inlets (porte
d’entrée vers la mer). Nos expéditions sont alors souvent agrémentées de vagues
et de courant.
Une fois que notre souper est trouvé, il reste à le sortir
de sa cachette. Armés de nos spears poles, ces lances munies d’élastique, nous
devons embrocher notre langouste et la sortir de son trou pendant qu’elle se
débat vigoureusement.
Pour le poisson, c’est un peu différent. Il faut un peu plus
de connaissances sur les poissons comestibles, bon au goût ou encore interdit.
Les poissons sont plus rapides que les langoustes et ne restent pas immobiles.
Il faut alors user de ruse, suivre la proie jusque dans sa cachette et la
surprendre au détour. Il faut analyser
le corail, voir les trous, trouver l’endroit où les gros poissons se sauvent en
vous voyant. Une fois identifié, on
envoie notre lance sur le plus gros poisson car une fois sortit de l’eau, il
paraîtra inévitablement plus petit. Il ne reste plus qu’à nager au bateau, avec
notre trophée bien sorti de l’eau pour éviter d’attirer quelques requins.
Le « grouper » est un poisson intéressant à
chasser. Il est souvent très curieux, il vient vous voir et va même jusqu’à
vous confronter. Si vous ratez votre chance à ce moment, il ira se cacher dans
son trou et vous observera du coin de l’œil en grognant.
Les sorties de
chasses prennent souvent quelques heures et demandent beaucoup d’énergie. À
défaut de faire notre jogging, la chasse devient notre activité physique. Avec une famille, il est difficile voire
impossible de chasser tous les jours.
L’école, l’entretien du bateau, la navigation prennent beaucoup de
temps. Par contre, lors de nos arrêts
prolongés dans une baie, on se fait un devoir de trouver notre
« spot » à plongée près des rochers et des coraux. Alors, peu importe la prise, poisson, langouste,
conch, crabe ou cigale l’arrivée au voilier s’accompagne toujours de «pis, as-tu attrapé quelque chose? » par
les petites sirènes qui attendent au bateau.
Nous sommes rarement, dirais-je même jamais, dans
l’abondance, mais nous sommes toujours heureux de partager à 6 l’un des
précieux cadeaux offerts par la mer.
Eric
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Première prise dans les Bahamas: Barracuda |
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Notre plus grosse prise, on l'a laissée à l'eau... |
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Un beau Mahi-Mahi de 42 pouces |
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Langouste au Tropique du cancer |
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Red Grint |
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Une autre langouste |
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Belle pêche |
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Il faut voir la langouste dans son trou |
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Cynthia qui a vu sa première langouste àGeorgetown |
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Margate à Cat Island |
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Queen Triggerfish à Cat Island
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Bar Jack près de conception Island |
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Belle chasse à Little San Salvador |
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en pleine action |
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Langouste à Eleuthera |
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Charline qui arrange ses premières langoustes |
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Charline a attrapé sa première langouste à Manjack |
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