Nous sommes une famille de 6 qui avons eu le bonheur de vivre sur notre voilier Perla VII durant près d'un an

10 au 12 avril: La vie est belle à Green Turtle Cay

Lundi matin, on se laisse glisser sur l’eau avec voiles seulement! On a à peine 5 milles nautiques à faire pour l’ancrage de Green Turtle. Les vents soufflent fort, mais sont constants de l’est. L’école se poursuit sur Perla pendant que l’on se déplace.

Une heure plus tard, on s’ancre près de New Plymouth, la ville située sur l’ile de Green Turtle Cay. Après le diner, on va se promener dans les petites rues bordées de maisons colorées. Le village est charmant, mais on est surpris de voir que plusieurs bâtisses semblent abandonnées. On visite les petites épiceries et boutiques de souvenirs, arpentons les petites rues et nous revenons sur notre bateau avec des petites filles aux jambes fatiguées. On va prendre un verre sur Slow Dance avec également Destiny for us… ils nous font rêver aux provinces maritimes puisqu’ils y ont navigué. Peut-être lors d’un autre voyage.

Mardi, un autre matin venteux débute aux Bahamas… et comme les gens nous demandent souvent : Est-ce que vos filles sont toujours gentilles et calment comme ça… Florane a bien envie de prouver l’inverse aux bateaux ancrés près de nous.

Imaginez donc la scène… qui s’est peut-être déjà passée dans d’autres maisons. Florane souhaite avoir un couteau pour beurrer sa toast. On lui en donne un avec amour… mais sur ce couteau, il y a déjà un peu de beurre… oh, ça, ce n’est pas drôle. Tous les autres couteaux sur la table (car la majorité de nos couteaux ont brisés en deux avec l’eau salée) ont soit un peu de confiture ou de beurre d’arachides. Et voilà que les fils se touchent! On l’envoie dans sa chambre, la situation s’envenime. Elle a faim, mais ne peut pas manger, car elle veut un autre couteau. Autre couteau qui n’existe pas. Elle peut toujours s’en laver un, si elle n’est pas satisfaite… Et voilà les cris, que dis-je les hurlements. Ouf! Je pensais que les gens viendraient nous voir en dinghy pour s’assurer que personne n’était à l’article de la mort.
Après un certain temps, Flo s’est remise de ses émotions, a cessé de pleurer et a finalement mangé sa toast froide! Événement clos. Après les tourments, on réussit à faire un matin d’école efficace, on dine tôt et on part… louer un cart de golf!!

La ville se visite rapidement à pied, mais pour découvrir l’ile au grand complet, mieux vaut avoir un vélo ou un cart! La plage de Coco bay nous incite à aller y marcher. Qui est-ce qui nous cri après : Aie c’est notre plage privée ici!?! Pierre de Destiny for us. En tant que bon grand père, il parle avec Florane. « Lorsque tu veux quelques choses, pense à l’importance que cela aura quand tu vas avoir 85 ans… si c’est toujours si important, continue à demander et à crier, si ce n’est pas le cas, laisse tomber. » Florane l’écoute attentivement en silence. Je me demande bien ce qu’elle capte de ce message… mais chose certaine, elle réalise qu’il y a d’autres gens qui ont été témoin de sa colère matinale… La discussion bifurque sur un cornet de crème glacée payé 10 $ US à Paradise Island. Comme Pierre dit en riant, c’est peut-être tout ce qu’il va lui rester comme souvenir à 85 ans… le goût de cette fameuse crème glacée.

On poursuit notre aventure tout autour de l’ile. Les rues sont cahoteuses un peu, beaucoup, souvent en pente. On s’arrête le temps de manger une réglisse sur la magnifique longue plage du côté océan. On recherche quelques trésors et on repart.

Le Tranquil Turtle Beach bar nous interpelle. Il n’est que 16 h 30, mais on a dîné tôt et on sait qu’aux Bahamas, il faut toujours attendre plus d'une heure avant d’être servi. Pourquoi ne pas arrêter le temps, ici. La grisaille est enveloppante. Le calme total.

Sur la plage, un jeu de poches. Florane et Daphné ramassent les petits sacs et se mettent à jouer. Des images me reviennent à l’esprit. Un jeu de sac de sable dans une petite chapelle d’un centre pour personne âgée. Ma grand-mère vient d’y être transférée après un séjour à l’hôpital. L’Alzheimer a beaucoup trop progressé pour qu’elle puisse retourner chez elle avec mon grand-père. Alors que je vais la visiter avec mes filles, nous marchons jusqu’à la chapelle pour faire une prière et pourquoi pas jouer un peu aux poches! Un sourire se dessine le temps d’un instant sur les lèvres de ma grand-mère. C’est un beau moment, mais je sais bien qu’elle aurait préféré que ce jeu soit n’importe où ailleurs qu’à cet endroit, qu’elle aurait aimé que ce moment avec ses arrières petites filles puisse s’imprégner sur son cerveau. Que nous restera-t-il à 85 ans? Ces souvenirs lointains des Bahamas… le temps où le temps prend son temps. Le temps où l’on peut crier dans un cart de golf comme si l’on était dans un manège, où l’on peut rire, des fois aussi se chicaner. Le temps où l’on peut passer des heures à bouger des algues pour peut-être trouver un lucky bean… un sea bean ou un burger. Aujourd’hui, nous n’en avons pas trouvé sur la plage, mais j’ai croisé un monsieur qui m’a dit que je pouvais emprunter les marches de sa demeure. À cet endroit, j’en trouverais un. Parfois, il faut prendre la chance que les autres nous offrent, tout simplement.

On déguste notre repas avec l’eau et le sable qui nous entoure, probablement notre dernier souper au restaurant aux Bahamas. On apprécie l’atmosphère qui se dégage de cette petite ile. Nos 4 filles partent jouer au volleyball, on va les rejoindre pour quelques échanges de ballons. Le soleil baisse, on poursuit notre route. Les filles s’amusent l’une après l’autre à conduire. On revient vers le quai ou se trouve notre dinghy. On voudrait que cette journée ne s’arrête jamais. Le bonheur est simple!

Mercredi, on retourne déambuler dans les charmantes rues de New Plymouth. Les filles se choisissent des boucles d'oreilles comme souvenir des Bahamas. On admire la minuscule librairie et la jolie école primaire, tout en rose. On fait quelques emplettes et on se permet une gâterie d’après-midi, une dernière petite collation : conch frits et frites!

À la demande générale, on retourne sur la plage visitée le dimanche précédent. À marée basse, on y observe toute une vie marine. Les filles reconstruisent leur « cabane » qui s’était bien sûr écroulée avec la puissance des vents. On termine la journée en tentant de trouver d’autres trésors enfouis dans le sable. On retourne sur Perla, notre dinghy glisse sur cette eau verte-turquoise, avec en arrière-plan, un ciel gris, parsemé de rayons de soleil. Une autre journée prend fin avec le son du conch.

  
Cynthia


Les charmantes maisons colorés de Green Turtle


Si toutes les routes étaient paisibles comme celle-ci!




Bluff house -Tranquil Turtle Beach Bar

Une partie de sac de sable... les pieds dans le sable.










Collation d'après-midi!

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