Une image : un moment unique du passé!

Ce matin, je n’avais pas pensé que l’on était le 30 juillet. Une date si précieuse de mon passé.

Et voilà que ma petite sœur me fait parvenir cette image. 

Mais qu'est-ce que c'est? Un voilier, le mât couché?! Oui, mais pas n'importe lequel. C’était il y a 4 ans. Ma sœur était venue nous saluer une dernière fois alors que l’on s’apprêtait à passer sous le pont de Noyan. J’ai failli refermer la photo aussitôt, pris dans le flot du travail. Mais cette image ne pourra jamais me laisser indifférente. Et une pause s’impose. Car ce moment est précieux, unique, intense. Et il faut s’en souvenir, même si les années passent. Car le rêve est précieux, peut-être même plus que jamais actuellement.

Il y a 4 ans, on détachait enfin nos amarres du quai de la marina Lennox pour notre périple d’un an en direction des Bahamas avec nos 4 filles. Enfin! Le temps d’un instant, on avait cru qu’on ne partirait jamais, entre autres après s’être fait voler tout le contenu de notre cher voilier. Mais, alors qu’on sortait de ce petit chenal, un immense bonheur nous envahissait. On y était parvenus! On était partis, malgré les péripéties des semaines précédentes, la folie, les imprévus et surtout les années à travailler en fonction de notre rêve. On y était. Peu importe ce qu’il arriverait dans les semaines, les mois à venir, on était en voyage tous les 6.

En regardant cette image, je vois ce voilier, Perla VII, que j’aime tant et qui nous a si bien accompagné dans ce voyage. Je vois tout le travail qu’il y a eu avant et tout ce que nous avons vécu après. Je vois, à cet instant précis, mon chum, encore un peu préoccupé, car le bateau n’est pas prêt comme il l’aurait souhaité, mais vraiment heureux d’être enfin à la barre de Perla. Je vois aussi mes filles qui sont si légères, car on part, pour vrai. Je me vois également, avec mon cœur qui est sur le point d’exploser de bonheur… pris par un sentiment d'euphorie d’avoir un an devant nous, en famille, à nous déplacer lentement, un jour à la fois… Je vois également sur ce voilier, le mat couché, tout l’équipage porté par une sensation indescriptible et puissante, une certitude que tout est possible, car on y est parvenus. Malgré les doutes, les embuches, les craintes et les peurs. Parvenus où exactement? Simplement de l’autre côté de la ligne du départ, et ça c’est extraordinaire en soi. Peu importe ce que serait la suite de l’aventure, peu importe, les hauts et les bas, on la vivrait à fond, car c’est ce dont on avait rêvé depuis si longtemps.

Et c’est de cela qu’il faut se souvenir… Malgré les enfants qui se chicanent (parfois… presque jamais…), ma maison qui est loin des images de Pinterest, malgré l’actualité pas toujours réjouissante ces temps-ci. Tout est possible, quand on sait rêver, quand on accepte de prendre une direction à contre-courant. Il faut parfois être patient… En fait, il faut toujours être patient. Tout vient à point à qui sait attendre…  

Rêvez bien! Nous, on rêve toujours.