19 au 22 décembre : Normans Cay, Shroud Cay et Warderick Well
Plage à l’infini et
épave d’avion à Normans Cay
Lundi matin, 19 décembre, on lève l’ancre vers 8 h. Le
vent souffle toujours très fort de l’est. Le ciel est bleu, la vie est belle.
On hisse les voiles et on peut fermer le moteur. De la voile à l’état pur. Enfin!
L’école se poursuit, malgré la légère gite.
Un pain cuit au four (le pain dans le chaudron de Ricardo)
et embaume l’air ambiant. Tout est idyllique… ou presque! Il y a aussi quelques
chicanes qui viennent pimenter le tout. Il n’y a jamais rien de parfait…
quoique certains moments s’approchent drôlement de la perfection.
Vers 10 h 30, nous sommes déjà ancrés à Normans
Cay. La dernière heure d’école est consacrée à la décoration du bateau pour
Noël. Merci à ma petite sœur Véro qui a pensé nous offrir un sac plein de
décorations, juste avant notre départ. Eric met de la musique de Noël, question
de se mettre un peu dans l’ambiance… mais il fait tellement chaud! Pour en
ajouter, on mange de la soupe bien chaude! (c’est que l’on mange ce que l’on a
de bourratif… et non pas ce que l’on a envie de manger!) On a juste hâte de
pouvoir sauter dans l’eau!
On part en dinghy pour aller plonger près d’une épave d’avion.
Avant de s’y rendre, on en prend plein la figure de ces vagues salées. Les
vents d’est ne nous offrent pas une mer tranquille.
Heureusement, l’avion se trouve assez facilement, car elle dépasse
un peu de l’eau. Pendant plusieurs années, l’ile a été le repère d’un
trafiquant de drogues. C’est lui qui a eu un malheureux accident.
Le courant est impressionnant et j’ai de la difficulté à
nager en tenant Daphné et Florane par la main. (je me suis fracassée un orteil
sur un winch ce matin… en allant chercher les serviettes…). Daphné et Florane y
vont à tour de rôle avec Eric. Alixia et Charline n’ont aucune difficulté à
explorer seules.
Je suis une fille de montagnes, de chutes, de forêts tropicales.
Nous n’aurions jamais opté pour les Bahamas comme destination si ce n’est que
nous voyageons en voilier, donc lentement. L’eau cristalline est à couper le
souffle, mais les paysages ne sont pas à l’honneur. Les iles constituent
souvent un amoncellement de roches avec un peu de verdure. Le véritable
spectacle se trouve sous l’eau et il est bien facile de le manquer. De
l’extérieur, on voit une tache noire ou verdâtre… Mais une fois sous l’eau… les
voici les montagnes, la faune et la flore des plus diversifiées. Il y a tout un
monde des plus fascinants : les coraux de toutes sortes, les poissons
colorés.
La même magie se produit à côté de l’avion. De l’extérieur,
nous voyons une infime partie d’une épave, bien écrasé dans le fond de l’eau.
Une fois le masque et le tuba bien ajustés, on découvre la vie qui reprend le
dessus sur la ferraille. Les coraux qui y poussent, les poissons qui y ont fait
leur habitat. C’est presque incroyable. Je suis heureuse que même Florane, du
haut de ses 5 ans, puisse en profiter.
Nous repartons nous promener en dinghy dans du 2-3 pieds
d’eau et l’on débarque sur des plages qui se poursuivent à l’infini… mais c’est
du sable mouvant! On renfonce et on renfonce. Les filles trouvent ça bien
drôle. C’est un peu comme si nous marchions dans la neige. Elles nous demandent
si nous pouvons revenir le lendemain pour y passer la journée et y faire un
pique-nique.
Ce que nous faisons, avec l’équipage de Thalasso. Une autre
belle journée, après une matinée scolaire un peu plus corsée… Car même si nous
nous trouvons dans des endroits paradisiaques, nous sommes avec 4 enfants qui
ont leur saut d’humeur et qui parfois n’ont pas envie de faire des tables de
multiplication… ou qui nous disent qu’elles ne comprennent rien… ah… le sourire
revient une fois les deux pieds dans le sable. En après-midi, à l’étale, on
retourne voir l’avion, cette fois-ci, le courant est moins fort et on peut nager
à l’intérieur. On savoure l’instant alors que des dizaines et des dizaines de
petits poissons nous entourent.
On revient sur Perla pour se rincer et on termine
l’après-midi sur Thalasso avec l’équipage d’Alkemi.
Mangrove à Shroud Cay
Mercredi matin, on part tôt pour aller s’ancrer quelques
milles plus au sud, à Shroud Cay. Un autre endroit à couper le souffle… et mon
appareil photo qui ne veut toujours pas fonctionner. Ma lentille a décidé de se
coincer et ne me permet plus de faire d’autofocus…
Dans la vie, je crois que j’ai trois véritables
passions : le voyage, l’écriture et la photo. Depuis 4 mois, je suis
comblée. Mes passions s’imbriquent l’une dans l’autre, l’une vit grâce à
l’autre, nourrit l’autre et vice versa. J’essaie de me ressaisir, des photos,
ce n’est que des photos! Mais mon œil ne peut résister à cadrer chaque endroit
pour une photo et il ne me reste qu’un cellulaire bas de gamme pour capter la
scène. On va tenter de trouver une solution. Mais il faudra patienter, car ces
iles désertes sont de toute beauté, mais n’offrent rien. Pas d’eau, ni fruits
et légumes, alors encore moins un Nikon.
On part en exploration. Vers le nord de l’ile, il y a un
petit cours d’eau qui permet de la traverser et d’accéder aux plages qui donnent
sur l’Atlantique. La mangrove nous entoure ainsi que des collines et des
rochers. Nous n’avons jamais rien vu de tel. L’eau turquoise, les arbres verts
qui s’accrochent tant bien que mal aux rochers, ces autres arbres qui
s’enracinent dans le sable et qui permettent de conserver la rive. Après un certain
temps, nous arrivons du côté de l’Atlantique. Les différentes teintes de bleu,
les vagues gigantesques, un endroit parfait pour méditer, faire du yoga… mais
non, Florane reçoit du sable dans l’œil et c’est le délire. On réussit à la
rescaper! Fiou!
Alixia a l’idée de construire un fort de sable… c’est que
chaque hiver, lorsque la neige est collante, on adore construire des forts… On
se met à la tâche et ça fonctionne! D’accord, on ne peut pas monter les murs
très hauts, mais quand même, c’est un semblant de fort!
Nous repartons avant que la marée ne soit trop basse, car
sinon, nous devrons tirer notre dinghy.
Ici, c’est le genre d’endroit où nous voudrions passer une
semaine. Mais avec Noël qui arrive, nous avons de la difficulté à prendre des
décisions. Au départ, nous pensions passer Noël à Nassau, ensuite, nous
pensions tout au moins être dans un petit village typique et vivre un noël à la
bahamienne… mais cela signifierait que nous avancerions trop vite pour
découvrir tout ce que les Exumas ont à nouveau offrir.
Nous avons donc opté pour Warderick Well, dans le parc
national des Exumas pour Noël et probablement Staniel Cay ou Black Point pour
le jour de l’an… car même si nous voulons profiter pleinement de chaque
endroit, nous devons tout de même avancer, car nos réserves d’eau et de
nourriture commencent à baisser. Oui, nous sommes dans un véritable paradis,
mais malheureusement l’eau et la nourriture ne sont pas en abondance. Avec 4
enfants, la gestion de la nourriture s’avère difficile. En plus, avec le grand
air, elles sont toujours affamées! La dernière épicerie remonte à plus de 2
semaines. Nous avons une autonomie de plus d’un mois, mais les fruits et les
légumes en canne ne remplacent jamais un bon fruit frais. Donc, dans 5-6 jours,
nous devrions retrouver un peu de civilisation, mais pour Noël, nous
profiterons des joyaux de la nature.
Warderick Well et ses moorings!
Jeudi, après une petite plongée en apnée et une autre petite
balade dans la mangrove, nous quittons vers 13 h en direction de
Warderick. Le vent est avec nous et nous permet de faire de la belle voile.
Vers 16 h, nous nous préparons pour faire notre approche au mooring du
côté Nord de Warderick. Nous y avons lu qu’il peut y avoir un fort courant… et
il n’y a pas d’eau, qu’un mince chenal. Il faut donc longer les bateaux déjà au
mooring. Nos amarres sont en place, les gaffes sorties, les rôles ont été
donnés. Nous arrivons un peu après l’étale, donc le courant n’est pas très
fort, mais le vent oui… les voiliers sont donc de travers… Peu de place pour circuler,
ni d’un côté ni de l’autre. Nous sommes à marée haute, ça devrait aller.
En principe, il faut faire notre approche du mooring face au
vent ou au courant, mais étant donné le peu de marge de manœuvre, dès qu’Eric
s’en approche, je tente de l’attraper. J’échoue. Je vais plus loin sur le côté.
Charline réussit et je la seconde. Mais la corde du mooring est bien courte,
tout comme le bras de Charline et le bateau s’éloigne.
- - Charline, c’est beau, je l’ai
- - Ma gaffe est coincée!!
- - Lâche ta gaffe!
Après une certaine hésitation, elle laisse tomber sa gaffe.
Vaut mieux une gaffe à l’eau qu’une petite fille à l’eau ou un bras blessé. Je
tire de toutes mes forces et je crie à Eric d’essayer de se rapprocher. Ça
fonctionne! À bout de bras, Alixia réussit à passer l’amarre dans la boucle de
la corde de mooring. Je récupère ma gaffe et on peut enfin laisser aller cette
corde bien trop courte. Perla est bien attaché et notre voisin de mooring vient
nous redonner la gaffe de Charline. Ouf, tout est bien qui finit bien. Chaque
approche de mooring est différente, chaque fois, c’est une aventure en soi… et
dire que nous étions rendus si bons sur le lac Champlain!
On termine la journée sur la plage, avec les autres
équipages et les rangers du Parc.
Cynthia
Du bleu, du bleu à Shroud Cay |
Daphné, les cheveux au vent! |
Dans les mangroves à Shroud Cay |
Shroud Cay |
Encore dans les mangroves. |
La plage du côté de l'Atlantique |
Toute la famille avec l'océan en arrière-plan. |
Commentaires
Voyage écriture et photos. ...On profite de deux sur trois merci
Une très bonne année 2017 qu'elle soit remplie de belles découvertes et d'émerveillements.
..de paix et sérénité dans l'univers.
C'est une expérience unique que vous vivez là en famille c'est beau à voir
Voyage écriture et photos. ...On profite de deux sur trois merci
Une très bonne année 2017 qu'elle soit remplie de belles découvertes et d'émerveillements.
..de paix et sérénité dans l'univers.
C'est une expérience unique que vous vivez là en famille c'est beau à voir