Le 23 décembre, nous partons faire une petite plongée dans
la Garden Reef. Le soleil est au rendez-vous, mais les vents forts
refroidissent les ardeurs de nos filles. Personne n’a le goût de sauter dans
l’eau, même avec un wetsuit. Finalement, Alixia et Charline nous suivent,
Florane et Daphné restent dans le dinghy.
Ensuite, on prépare notre pancarte pour aller faire notre
offrande au sommet du Boo Boo Hill. Certaines légendes racontent que la montagne
serait hantée par l’esprit de certains équipages qui se seraient échoués dans
les récifs. Pour les calmer et surtout pour demander à Neptune de nous offrir
une mer calme et des vents légers, les équipages vont laisser un bout de bois
avec le nom de leur bateau au sommet de la montagne. Ce que nous faisons
également en fin d’après-midi. De là-haut, la vue est magnifique!
On y trouve également des blows holes, des trous formés dans
les roches qui se connectent à l’océan. Chaque fois qu’une vague fracasse la
paroi au loin, on en ressent toute la puissance avec un fort courant d’air qui
sort par l’un des trous.
On termine la journée avec un autre 5 à 7 sur la plage.
Les équipages apportent un petit quelque chose et les rangers fournissent du
succulent poulet. On est comme des animaux qui n’ont rien eu à se mettre sous
la dent depuis plusieurs jours… non, quand même, on se contrôle, mais on ne
gaspille absolument rien des 2 morceaux de poulets qu’on se partage à 6!
Et voilà que le 24 décembre arrive, sans qu’on se sente dans
l’esprit des fêtes. On va découvrir les sentiers de randonnées de l’île. Des
rochers pointus et encore des rochers pointus. IL ne faudrait pas y tomber. On
tente de se retrouver avec notre petite carte papier et les noms des sentiers
quelques fois affichés. Les sentiers doivent être peu empruntés, car plusieurs
arbres y sont tombés, morts. Et voilà, nous sommes bloqués, on revient donc sur
nos pas et on descend vers Butterfly Beach.
Les filles font un bonhomme de roches avec Eric. On relaxe
sur la petite plage. On retourne sur les sentiers et on prend le temps
d’admirer les paysages. C’est étrange, pour la première fois depuis que je suis
née, nous n’aurons pas de messe de Noël. On prend donc un petit moment en haut
de la montagne pour prier pour ceux que l’on aime, mais qui sont bien loin de
nous, ceux qui nous ont quittés, mais qui sont toujours si présents.
Il faut prendre le temps de remercier la vie également. Nous
sommes bien chanceux d’être exactement où nous sommes!
Dans l’après-midi, nous faisons une autre petite plongée
près d’Emerald Rock, pendant qu’Alixia et Florane restent sur une petite plage.
Une fois sous l’eau, on rencontre des centaines de poissons, des petits et des
gros. Après une demi-heure la tête sous l’eau, on ressort pour se réchauffer.
Un autre 5 à 7 a lieu sur la plage en cette belle
veille de Noël. On discute avec les nombreux équipages qui viennent d’un peu
partout. Certains vivent sur l’eau depuis 2 ans, parfois 10-15 ans, d’autres
comme nous ont seulement 1 an. C’est intéressant d’entendre les histoires et le
parcours de tous. On mange et on danse les deux pieds dans le sable. L’obscurité
est totale vers 18 h… alors vers 20 h, on a l’impression qu’il est
minuit!
On retourne sur Perla avec l’équipage de Thalasso. On fait
des jeux, chantons un peu, parlons beaucoup et on veille tard… au moins jusqu’à
23 h!
Au lever du jour, le 25 décembre, les filles constatent que
le père Noël a réussi à les trouver, même ici. Il a dû poser ses rennes sur le
banc de sable et utiliser de la poudre magique pour se rendre jusqu’à notre
bateau. Après les petits cadeaux déballés, on déjeune avec de bonnes crêpes. On
demande aux filles ce qui leur manque le plus : faire la maison en pain
d’épice et nos traditionnels biscuits de Noël… Nous n’avons pas nos recettes
habituelles, mais j’en trouve une qui pourra convenir. Pas de grosse production
de biscuits cette année, mais au moins nous en faisons quelques-uns avec nos
emportes pièces achetées à Burlington, quelques jours après notre départ
officiel.
Pour le diner, les rangers nous reçoivent dans leur maison
avec dinde, poulet, jambon et chaque équipage apporte un plat à partager. Tout
est vraiment succulent!! Et c’est vraiment intéressant de découvrir les
différentes recettes.
Normalement, pour le diner de Noël, ils sont une vingtaine,
trentaine. Cette année, nous battons tous les records. Nous sommes près de 100…
nous qui avions choisi cette ile pour être en petit groupe! Bien que tout le
monde soit vraiment gentil, c’est un peu trop de gens à mon goût. La qualité
des échanges est souvent inversement proportionnelle aux nombres de personnes
dans un endroit. On passe l’après-midi à faire un vol de cadeaux… à 100
personnes, ça nous aura pris au moins 3 h à tout distribuer.
On termine la journée avec un petit souper de famille sur
Perla.
Le 26, alors que nous devions quitter Warderick, les vents
soufflent à 25-30 nœuds et la pluie s’en mêle. On décide donc de rester une
autre journée. (on remarque d’ailleurs que chaque fois que nous restons 3-4
nuits à un endroit, nous ne sommes jamais capables de partir au moment prévu –
on s’enracine facilement)
C’est un vrai lendemain de Noël : on fait un peu de
ménage à l’intérieur pendant que les filles font leurs legos reçus par le Père Noël.
Aujourd’hui, il n’y a rien de prévu à l’horaire, pas d’école, pas d’activité et
tout le monde en est bien heureux. Un petit répit d’une journée. Il faut dire
que la température maussade s’y prête également. On cuisine un peu, faisons du
pain.
On est si bien sur notre bateau. Oui, oui, le fait de vivre
dans un espace restreint provoque nécessairement plus de chicanes, de frictions
entre les filles. Parfois (souvent) nous sommes bien tannés de les entendre…
mais malgré tout, on ne voudrait pas être nul part ailleurs.
Commentaires
Que 2017 vous comble