Du 1er au 6 Décembre : Fatigue à Bimini

décembre 10, 2016

Du 1er au 6 Décembre : Fatigue à Bimini

Bimini n’a pas su nous émerveiller, nous étions donc heureux de partir enfin. Peut-être est-ce la fatigue accumulée de la traversée ou simplement le fait de nous retrouver dans un méga resort. En effet, ce qui a de fantastique lorsqu’on arrive à Bimini, c’est que les voiliers ont accès aux commodités de l’hôtel. Aucuns frais. Il y a des douches, 2 belles piscines et un spa. La belle vie quoi. Pourquoi se plaindre? C’est ce qu’on se pose comme question. Eh bien, nous n’avons pas parcouru tous ces milles à bord d’un voilier pour être dans un complexe hôtelier. Nous sommes heureux d’avoir accès à une piscine, mais au-delà d’une ou deux journées, toute la famille a bien envie de vivre autre chose. Nous avons très hâte de faire de la plongée, découvrir la flore sous-marine, mais pendant notre séjour à Bimini, il vente très fort et l’eau est brouillée. Patrick, du voilier Exode, nous déconseille d’aller dans l’eau avec de jeunes enfants, car les bulls Shark rodent pas très loin. Ces requins ne s’attaquent pas à l’humain, mais dans l’eau brouillée, ils peuvent confondre une jambe avec un poisson et être tentés d’y goûter. On n’ose pas imaginer les conséquences sur un enfant.

À travers ces journées venteuses, où le moral n’est pas toujours à son plus fort, les chicanes entre les filles nombreuses, nous faisons tout de même des rencontres extraordinaires. Nous passons un beau moment avec le duo Pierre et Pierre du Caboteur, alors que l’un des deux Pierre, passionné des nœuds, nous apprend à faire des bracelets de survie. Nous passons une belle soirée pour la fête à Luce (Luciole) avec les équipages de No agenda et d’Exode. Chaque équipage a ses histoires, certains en ont encore plus que d’autres (Exode est venu par la mer jusqu’aux Bahamas à partir du fleuve St-Laurent) et il est toujours intéressant d’échanger avec eux.

Le 4 décembre, après quelques jours à Bimini, malgré le vent, nous partons en exploration en dinghy. À la sortie de North Bimini, on trouve un endroit pour faire un peu de plongée, mais les vagues sont si grosses que je décide de faire le lifeguard! Les 4 filles nagent très bien, mais Florane avale souvent de l’eau avec son tuba. Je préfère la surveiller plutôt qu’observer les poissons sous l’eau. Éric me trouve trop stressée, peut-être…

Le 5 décembre, on part en expédition dans la mangrove. Renald de Luciole a entendu dire qu’il y avait une source d’eau avec du lithium. Patrick d’Exode s’offre pour nous montrer où elle se trouve. On sillonne les canaux en dinghy. Ici, l’eau est claire. On apprécie la balade. Une heure plus tard, Patrick nous dit qu’à partir de cet endroit, il faut marcher dans l’eau. Ah bon… un petit sentier se dissimule à travers les arbres, et nous avons de l’eau, parfois jusqu’à la taille, parfois jusqu’aux épaules… à ces endroits nos filles doivent nager. Charline crie à tout moment « yark, c’est dégueulasse! » Alixia se retient de chialer, car il y a d’autres gens avec nous… Nous ne voyons pas où nous mettons les pieds et souvent, nos orteils touchent les racines gluantes des arbres. Après quelques minutes, nous arrivons au milieu de nulle part, dans un cul sac. La source est là, sous nos pieds… mais nous n’aurions jamais pu deviner. Nous rions. Plusieurs personnes payent pour venir à cet endroit. Si c’était notre cas, nous aurions appelé ça une attrape touriste! Sérieusement, il parait que cette source a des bienfaits sur la santé. On ne sait pas si c’est vrai, mais elle nous apporte bien des fous rires, qui nous font du bien. En revenant par le même sentier, quelques poissons ouvrent le chemin devant nous et, à la sortie, nous avons la chance de voir notre première raie de près. On jase un peu sous un beau soleil et nous repartons à bord de nos dinghys respectifs.

Le départ est prévu pour le lendemain, enfin! Le plan est d’arrêter à Cat Cay, à Honeymoon Harbor, où parait-il l’on peut se baigner avec les raies.

Mais, le 6 décembre, les vents sont

toujours forts. Notre congélateur Engel, décide en même temps de cesser de fonctionner. Toute notre réserve de viande achetée avant de partir est décongelée. Éric cherche le problème tout l’avant-midi alors que je fais cuire ce que je peux. On reporte notre départ d’une journée ce qui signifie que nous ne pourrons pas arrêter voir les raies. Les filles sont tellement déçues, nous aussi. Après 2-3 heures de travail, on réalise que le problème ne vient pas du Engel, mais de la prise 12V Et voilà, ça fonctionne. Fallait y penser…

Toute la famille a besoin de sortir du bateau. Les tensions s’accentuent entre les filles.. et aussi entre parents et enfants. C’est la première fois depuis le début du voyage que l’on ressent le besoin de s’éloigner. Vite, la terre ferme! On marche en direction de la plage de l’autre côté de l’ile. On emprunte un petit boardwalk qui longe les très belles petites villas. Ah, une villa… Je repense à celles louées au Costa Rica 5 ans plus tôt. Comme la vie y est beaucoup plus simple avec des enfants. La vue est magnifique, la mer fracasse les rochers. Après une trentaine de minutes de marches, nous arrivons à la plage. Du sable, de l’eau. Ça rend tout le monde heureux. Les filles s’amusent dans les grosses vagues. J’en profite pour marcher un autre 30 minutes sur la longue plage. Alixia et Charline m’accompagnent, alors que Florane et Daphné restent avec Éric pour se reposer. Comme ça fait du bien. Marcher et marcher, les pieds dans le sable.

Pendant que Florane dort, Alixia, Charline et Daphné font un beau bonhomme de sable. Elles travaillent en équipe sans se chicaner! On revient en faisant un arrêt au spa de l’hôtel. On échange avec des équipages des Pays-Bas qui voyagent depuis 5 ans. On adore ces rencontres.

On revient sur Perla à la noirceur, heureux d’avoir retrouvé un état de bien-être. Le départ est prévu, pour vrai, pour demain, le 7 décembre!

Cynthia

PS : Malheureusement, pas de photos de nos excursions en dinghy, je ne veux pas saler mon appareil et notre caméra qui va dans l’eau avait les piles à terre!