9, 10 décembre : Nassau
Vendredi matin, après 3-4 heures de sommeil, on se lève à
Nassau, bien attachés à un quai. Pendant la matinée d’école, Eric travaille à
nouveau sur le moteur, nettoie les lignes de diesel, change à nouveau les
filtres et il démarre… comme par magie! Il faut s’assurer toutefois d’avoir trouvé
le vrai problème… on ne veut pas revivre une autre fois une telle aventure.
On retrouve nos amis de Thalasso, enfin! Petits et grands
sont bien heureux de passer un moment ensemble. En les suivant à leur marina
pour une petite baignade d’après-midi, on retrouve la panoplie d’équipages
québécois croisés à Vero Beach et également Alkemi. Avec les fronts froids,
tous les navires convergent vers les mêmes endroits. Cette marina (Nassau
Harbour club) avec une piscine a été le choix de prédilection de plusieurs.
De retour sur Perla, on partage notre mahi-mahi avec les
équipages de Luciole et de Thalasso! La soirée est belle. On est heureux de
manger ce poisson avec ses sauveurs : Luciole et on avait bien hâte
d’échanger avec la tribu de Thalasso. Ça fait du bien de discuter avec une
famille qui a la même réalité que nous : les hauts et les bas de la vie à
bord d’un voilier avec des enfants.
Le samedi, nous tentons d’aller visiter l’aquarium
d’Atlantis. On avait lu et on nous avait dit également qu’en fin de journée, il
était possible d’y entrer gratuitement. Eh, non… le gardien de sécurité est toujours
en poste et nous refuse l’accès. Peut-être est-ce différent durant la semaine?
Nous nous baladons sur le site et admirons tout ce qu’il y a autour de nous.
Quel endroit!
Nous revenons vers 18 h en dinghy vers notre marina.
Les rafales de vent augmentent jusqu’à 35 nœuds. Heureusement, nous n’avons
qu’à traverser le chenal… mais les vagues sont tout de même impressionnantes!
Il était temps que nous revenions sur Perla!
Une soirée sur
Bonaparte
En ce beau samedi, pluvieux et venteux, nous sommes bien
chanceux, nous avons été invités à souper sur Bonaparte; le bateau de François
et Annette, les anciens propriétaires de Perla.
On se sent privilégiés d’être là, dans ce si beau bateau
avec des gens si gentils. Annette nous a préparé un excellent repas qu’on
partage avec un de leur couple d’amis. Elle va même jusqu’à sortir du fromage pour
que l’on puisse se concocter une poutine maison avec frite et sauce… Je pensais
qu’il n’y avait que moi qui faisais des choses comme ça : ne pas pouvoir
résister à la tentation de faire une poutine lorsqu’il y a des pommes de terre
et de la sauce brune. Depuis notre arrivée aux États-Unis, nous sommes surpris
que la sauce brune n’existe pas.
Nous échangeons sur la vie, sur Perla… comment un bateau
peut nous faire vivre autant, comment il peut aussi avoir un certain karma. Annette et François ont également subi un
problème de moteur entre Nassau et les Berry Island, alors qu’il naviguait sur
Perla, il y a de cela quelques années.
Les frissons me parcourent.
Nous avons acheté Perla pour son histoire, son aura… oui,
oui, nous sommes étrange comme ça… et nous retrouvons cette même aura sur
Bonaparte. Depuis le début du voyage, nous faisons des rencontres
extraordinaires. Une autre fois, nous nous trouvons en face de gens
d’exception. Vraiment.
Des gens tellement gentils et accueillants.
Nos filles sont silencieuses puisque nous parlons surtout en
anglais; le couple d’amis à Annette et François est anglophone. Toutefois, à la
fin du repas, François propose aux filles de jouer à ni oui, ni non… un jeu
bien banal, mais qui tourne au délire! On rit et on rit. Florane est celle qui
pose le plus de questions et en vient à demander à François s’il aime se
déguiser. Et voilà que perruques et chapeaux se retrouvent sur la tête de tous
les invités. On termine cette merveilleuse soirée en dansant!
Je me demande comment nous pouvons vivre de telle chose. Nos
plans étaient de passer le front froid à l’ancre dans une baie à l’ouest de
l’ile. Ce soir, nous serions probablement en train de surveiller notre ancre et
les bateaux environnants. J’ai le sentiment inéluctable qu’il y a quelque chose
de bien plus fort que nous qui nous pousse exactement où nous devons être.
Cette soirée semble irréelle et pourtant bien réelle.
Les bateaux ont une vie bien à eux. Souvent, j’ai
l’impression que ceux qui ont été baptisés qu’une seule fois conservent intact
toutes leurs histoires. Oui, oui, un bateau c’est du matériel, ce n’est pas
vraiment vivant… Mais tous ceux qui demeurent sur un bateau diront l’inverse.
Notre bateau vit avec nous. Les navires possèdent leur propre vécu, il est
facile de le ressentir en les touchant.
Perla a une belle histoire. Se retrouver en face de ses
anciens propriétaires nous le confirme. Non, il n’est pas parfait, mais comme
nous l’aimons. Il nous mène chaque jour vers les merveilles de la vie. Il nous
réconforte et nous guide lorsque nécessaire. Je souhaite à tous de trouver le
vaisseau qui leur convient… qui ne doit pas nécessairement voguer sur l’eau,
simplement, le fil conducteur qui nous fait apprécier la vie au quotidien.
Cynthia
Avec François et Annette sur Bonaparte. |
Lorsque Perla rencontre Bonaparte. |
Commentaires
C'est aussi dans quelques heures la fête de Noël. .pour vous ce sera un peu irréel mais nous vous le souhaitons très beau avec beaucoup d'amour de paix et de sérénité comme vous semblez le vivre et bon vent pour continuer ce beau rêve qui est le vôtre.
Adrien et Marguerite