Nous sommes une famille de 6 qui avons eu le bonheur de vivre sur notre voilier Perla VII durant près d'un an

Hymne à notre éolienne


" C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante"  Le petit Prince, Antoine de St-Exupéry.

 Une relation particulière se développe avec tout ce qui se trouve sur notre bateau. L’année passée, lorsque nous avons installé pour la première fois notre éolienne à Mallett Bay, nous avions tellement ri. L’aide d’Alixia et Charline avait été nécessaire, car elle est très lourde, grosse avec de longues pattes (non, elle ne marche pas, il s’agit des barres pour la faire tenir à l’arrière de Perla) Alixia avait trouvé ça une éternité. Elle n’avait pas un gros rôle, elle devait tenir l’une des pattes et attendre qu’on puisse la fixer. Bref, c’est toujours une partie de plaisir lorsque vient le temps de l’installer ou de l’enlever. Probablement, que nous n’aurions pas acheté un modèle aussi lourd, mais elle était avec le bateau au moment de l’achat. Puisqu’elle avait 5 pâles, elle nous donnait de l’énergie même par petit vent et était très silencieuse. Aucun silement comme la majorité des éoliennes. À la fin de l’été passé, elle ne nous donnait plus l’énergie supposée. Eric lui a donc fait une cure de jeunesse durant l’hiver. Il a changé plusieurs pièces et voilà que cet été, elle fonctionnait comme une neuve.
On a encore eu bien de la difficulté à l’installer, surtout avec le nouveau bimini et le bossoir. À Catskill, une chance que Michou du voilier Milou était là pour nous aider.
• Alors, après avoir quitté la marina à Cape May, nous avons débarré les pâles de l’éolienne. Les vents soufflaient encore à près de 20 nœuds. Toute la nuit et toute la journée, elle a tourné à vive allure. Tellement, qu’elle surpassait nos besoins en énergie sur le bateau. En après-midi, Eric a remarqué que le son avait légèrement changé. « Cynthia, vient m’aider, je crois qu’on a perdu la vis qui tient l’hélice  » Moi, je m’exécute, Eric lui pense plutôt à ce que cela peut causer si l'hélice tombe sur le bateau. Pour l’arrêter, nous devons la tourner pour ne plus qu’elle soit fasse au vent, ce que fait Eric. Bien sûr, une fois le vent de travers, il pousse les pâles et plouf. On la voit quelques secondes à peine et puis elle disparait. Eric et moi nous nous regardons et regardons à nouveau vers l’eau…Ma première pensée est «  par chance, elle n’a pas touché ni au bimini, ni au panneau solaire ». Ma 2e pensée est « mer…, c’est beaucoup de sous qui s’enfoncent dans l’eau. » Eric plonge, mais on ne voit rien. Même pas un pied de visibilité sous l’eau. En plus, il n’a même pas de palmes, ça fait partie des choses qui ont été volées sur le bateau avant notre départ…
On soupe avec un goût amer en sachant que notre chère éolienne est quelque part sous l’eau, près de nous. Nous pourrions faire venir un plongeur… mais pour lui dire de chercher à quel endroit?! Nous allons l’abandonner ici, et nous essayons plutôt de rire en pensant aux gens qui vont la trouver dans plusieurs centaines d’années. Qui vont imaginer que nous étions des géants et qu’on l’installait peut-être sur nos casquettes. Ou peut-être qu’on va la retrouver à notre retour?!  En attendant, on regarde ce qu’il nous reste de notre éolienne, ça devient une girouette nouveau genre.


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