24 février au 2 mars: Le calme après la tempête à Cat Island et Little San Salvador

mars 05, 2017

24 février au 2 mars: Le calme après la tempête à Cat Island et Little San Salvador

Cat Island ne nous laissera pas partir sans nous avoir charmés.

Ce qu’il y a de fascinant avec les moments moins agréables, c’est qu’ils nous replantent les deux pieds dans le moment présent. Nous sommes là, ensemble, heureux de l’être. Nous sommes toujours au même endroit, la vue n’est pas plus belle, mais étrangement, après toutes les péripéties de la veille et de la nuit, on apprécie le calme de l’endroit. Je réalise aussi à quel point nos filles, même si elles ne veulent pas toujours aider au quotidien, dans les moments plus stressants, elles sont là et ont compris qu’il faut parfois ne pas poser trop de questions et juste exécuter. Pour un couple, il se renforce ou brise.

À la barre à 5 h du matin, pendant qu’Eric est à l’avant, le temps d’un instant mes pensées dévient et je me dis que ça serait vraiment une bonne préparation mariage. Si tu réussis ces défis, que tu aimes toujours autant ton conjoint dans toutes ces situations, que tu le trouves beau, belle, dans son coton ouaté pendant une nuit blanche stressante, vous devriez être capable de traverser la vie ensemble.

Même dans les situations négatives, il en ressort toujours du positif.

En ce vendredi matin, 24 février, c’est jour de marché, tout près du quai du mail boat. Le marché, c’est quelques gentilles dames, sous un petit gazebo qui viennent vendre les légumes de leur jardin, ainsi que la boulangère de l’ile son pain et ses pâtisseries. On discute avec elles et on achète quelques légumes fraichement cueillis et des pâtisseries. On les mérite bien!

On fait des allers-retours avec nos bouteilles d’eau pour remplir nos réservoirs et on analyse les différentes possibilités qui s’offrent à nous pour le lendemain : Little San Salvador, les Exumas ou on reste à Cat Island. Finalement, on opte pour le retour vers The Bight, pour aller remplir nos réservoirs de diesel. Durant la longue journée de la veille, on était heureux que notre réservoir de diesel, tout comme nos bidons, soit plein. Nous n’aurions pas aimé avoir un souci de plus.

Samedi, on sort de notre trou, libéré. Enfin! On navigue sous un beau ciel bleu vers l’ancrage de The Bight. Eric va chercher du diesel, pendant que les filles jouent sur la plage. (Pour les navigateurs qui nous suivent, il aurait été préférable de s’ancrer près de Rolezz Resort pour être plus près de la station d’essence avec du diesel)

On redécouvre les petites cabanes de couleur qui sont bien plus mignonnes sous le soleil. Tout comme la plage et l’eau. En fait, aujourd’hui, tout est plus beau. On prend un excellent repas au Hidden Treasure, les filles s’amusent à se balancer ou se laisser pendre au bout de la corde de tarzan. On peine à sortir de notre nuage de fatigue des derniers jours.

On se couche tôt. On a bien besoin de repos.

Dimanche, on laisse finalement tomber l’idée de retraverser vers les Exumas. On est encore trop fatigué pour faire une longue navigation. Le lever du soleil est magnifique, tout comme la journée. La côte montagneuse est apaisante.

On retourne à terre pour aller voir l’une des églises que le Frère Jérôme a construites. Comme c’est dimanche, les portes sont ouvertes. Elle est aussi belle de l’intérieur que de l’extérieur avec toutes ces pierres. On prend le temps de remercier la vie d’être exactement où nous sommes, on pense à ceux qui sont loin de nous. On partage un morceau de gâteau avec les gens de l’île puisque chaque dernier dimanche du mois, ils célèbrent les anniversaires des 4 dernières semaines. On est gâtés!

L’après-midi se passe entre la plage et la plongée à la recherche de notre souper. Eric attrapera bien quelques poissons, mais aucune langouste à l’horizon. Les quelques patates de corail regorgent de centaines et de centaines de poissons. La vie semble bien paisible pour eux.

On profite d’être toujours dans cet ancrage pour aller prendre une douche. Car à The Bight, en plein milieu de rien, (mais quand même à côté des petits restos dans les cabanes de couleur) il y a une petite bâtisse bleue avec de très belles et propres salles de bain avec douche et eau chaude. Nous ne sommes pas choyés?! Ça peut paraitre banal pour le commun des mortels, mais pour nous qui vivons sur l’eau, une douche avec de l’eau courante, et même de l’eau chaude, ça fait partie des petits bonheurs de la vie!

Lundi, nous retournons à Fernandez Bay. On ne pensait pas revenir à cet endroit. Mais cette fois-ci, Perla est ancré dans la toute petite baie. Malgré les vents très forts, l’eau est cristalline et totalement calme. On peut s’amuser avec les kayaks et jouer dans l’eau tout l’après-midi. C’est une véritable piscine!! Je me surprends à penser que c’était exactement d’un endroit comme ça dont je rêvais ou dont j’avais besoin?! Une longue plage en forme de croissant qui offre une excellente protection et une eau totalement calme. Daphné et Florane rient à plein poumon en me promenant en kayak. La pointe nord avec ses roches et ses coraux permettent d’admirer plein de poissons en toute tranquillité. L’eau est d’une telle clarté et le calme irréel.

Pendant ce temps, Eric part avec Alixia, pour une petite chasse d’après-midi. Il revient une heure plus tard avec un de ces poissons! Mais comment a-t-il fait pour le sortir de l’eau?! Lorsque tu attrapes un poisson de plus de 20 pouces avec un harpon, c’est que tu es rendu un vrai chasseur!!

Nous aimerions rester plus longtemps à cet endroit, mais il y a encore un autre gros front froid qui nous menace pour la fin de la semaine. Nous préférons être protégés à Eleuthera et il y a encore tant à découvrir. Mardi matin, on se dirige donc vers Pigeon Cay, plus au nord de l’ile. En naviguant, l’eau est d’une telle couleur… Bien différentes des Exumas, mais si belle! Finalement, la couleur de l’eau est peut-être un peu comme les couleurs sur les fameuses bagues de notre enfance, adolescence… Ces fameuses bagues qui donnaient la couleur de notre humeur (au fond c’était plutôt la chaleur de notre corps qui modifiait la couleur, mais on aimait bien croire qu’elle lisait vraiment nos sentiments). Bref, l’eau reflète un peu, beaucoup nos états d’âme. Bien sûr, il y a aussi la luminosité du jour qui joue un grand rôle!

Pigeon Cay, que dire de cet endroit. Un autre endroit magique où nous sommes le seul bateau à l’ancre. Le bout du monde avec une longue plage parfaite, de sable blanc, avec un petit banc pour s’y amuser, de l’eau bleue et claire. Le vent est toujours omniprésent, mais sur la terre ferme, nous le ressentons à peine. Eric retourne chasser dans les grosses vagues. La mer nous offrira 3 beaux poissons, mais pas de gros comme la veille.

Nous sommes si bien que nous évaluons l’option de rester à cet endroit pour le front froid… Mais la nuit n’est pas de tout repos. Les vagues arrivent maintenant du sud-est. Nous dormons sans problème avec une petite houle, mais cette fois-ci, elle est vraiment intense. On se fait bercer un peu trop pour que le sommeil soit profond. On conserve donc le plan de quitter mercredi matin en direction de Little San Salvador.

Little San Salvador et ses extrêmes

À bord, les avis sont un peu partagés concernant cette ile, maintenant appelée Half Moon Cay. L’ile est la propriété de la Holland America Line depuis 20 ans et est visitée sur une base quotidienne par les bateaux de croisières. 3-4000 personnes la prennent d’assaut chaque jour.

En effet, la foule, très peu pour nous. Mais l’ile est sur notre chemin pour Eleuthera. Et plusieurs en disent également beaucoup de bien. On pourra se faire notre propre idée.

On espère pêcher un beau mahi-mahi, mais ce n’est pas 1, ni 2, mais 3 barracudas qui mordront à l’hameçon. Il faudra patienter encore! On met l’ancre vers midi à Little San Salvador avec comme voisin, un méga bateau de croisière. La plage est noire de monde, on entend la musique qui joue au loin. Ça change de notre ile paisible des derniers jours alors que nous étions presque toujours seul au mouillage et… ça fait presque du bien d’avoir de l’action tout autour de nous! Et en plus, nous, nous sommes libres d’aller où nous voulons. On embarque dans le dinghy et on part du côté nord-ouest de l’île. On y découvre une plage déserte que pour nous. Encore une fois on se dit, mais est-ce le plus bel endroit que l’on a vu depuis le début du voyage? Chaque île a un petit quelque chose de différent, sa propre magie.

Un autre après-midi se passe rapidement à jouer dans l’eau, marcher sur la longue plage. Nous n’avons pas trouvé les très beaux coraux dont nous avions entendu parler… surtout des roches recouvertes de sable. Est-ce les ouragans Joaquin et Matthew qui ont tout détruit ou peut-être ne sommes-nous pas allés au bon endroit?! Mais peu importe, la plage et la baignade nous comblent totalement.

Vers 16 h, le bateau de croisière quitte l’île alors nous, nous pouvons aller explorer leur terrain de jeu. Et quel terrain de jeu! Tout est beau, coloré. La nature est si bien utilisée et mise en valeur. Chaque chemin est bordé d’arbuste qui forme de charmants corridors. Les oiseaux sont partout, même les coqs et poules se baladent. Daphné et Florane sont heureuses de retrouver un petit parc constitué de petits bateaux de pirates. Le temps file et le soleil se couche déjà, on doit retourner sur Perla. On savoure la paix du lieu, car on sait que demain, un autre bateau arrivera avec la foule et la musique.

Jeudi, nous nous dépêchons de partir en dinghy avant que le bateau de croisière arrive. Les filles souhaitent ardemment que l’on retourne sur Leur plage. On laisse Alixia et Florane sur la plage, pendant que l’on part chercher de plus beaux coraux. On trouve au loin un véritable monde sous-marin. Les coraux sont plus impressionnants les uns que les autres, les poissons bien occupés au fond de l’eau. Nous, on fait du surplace! Le courant est tellement fort que Daphné n’arrive pas à avancer, je redouble d’efforts pour la tirer. On admire le spectacle et Daphné va se reposer dans le dinghy. Charline et moi retournons explorer, mais disons que ce n’est pas une plongée de tout repos, mais le spectacle en vaut la peine. Eric chasse… mais ici, il y a des couloirs sous-marins un peu partout. Les poissons ont des tonnes de cachettes!

On passe une bonne partie de la journée sur notre plage à jouer dans les vagues, faire des katas, jouer, marcher, construire des cabanes. Il fait beau et chaud. Une journée parfaite. Pour la première fois depuis le début du voyage, on joue dans l’eau tous les 6. Ça aura pris 3 mois aux Bahamas pour avoir une journée chaude, de l’eau pas trop froide, une plage qui ne descend pas de façon abrupte, des vagues pas trop grosses pour projeter les plus petites au sol, mais assez grosses pour s’y amuser. Voilà. Tous les éléments se sont enlignés. Après tous les questionnements des derniers jours, nous avons la confirmation : nous sommes exactement où nous devons être.

On repart vers notre dinghy laissant notre petit paradis derrière nous. Merci la vie.

Nous terminons la journée en retournant nous balader du côté de l’ile réservé aux navires de croisière. Les filles s’amusent au parc, on joue un peu au basketball et c’est déjà l’heure de retourner sur Perla.

Déjà demain, nous devrons quitter en direction d’Eleuthera. Nous trouverons refuge à Rock Sound pour le prochain gros front froid.

Cynthia